Photo : S. Zoheir Par Abdelghani Aïchoun La Fédération algérienne de football (FAF) va, en collaboration avec le ministère de la Jeunesse et des Sports, lancer, dès la saison prochaine, un championnat d'élite composé de clubs dits professionnels. Lors de la réunion qui avait regroupé mercredi dernier le président de l'instance fédérale avec les présidents des clubs de première et seconde divisions, Mohamed Raouraoua «a fixé la date butoir du 30 juin 2010 pour la création de ces sociétés (Sarl, Eurl ou SPA) et la présentation du dossier à la FAF pour bénéficier des mesures arrêtées», a-t-on indiqué dans le communiqué de la FAF sanctionnant cette réunion. «Nous lancerons cette saison le championnat professionnel avec la participation d'un minimum de clubs. Je vous ai réunis ici pour vous sensibiliser sur l'opportunité exceptionnelle que l'Etat nous offre de jeter les bases de la professionnalisation de la pratique de notre sport. Saisissons cette unique occasion pour assurer la véritable refondation du football national», a déclaré, à cette occasion, le président de la FAF. Tout en insistant sur la nécessité et l'obligation d'un tel passage, plus d'un, parmi les observateurs, est «sceptique» quant à la bonne marche de cette «transformation» des clubs d'association sportive amateurs en entreprises économiques. Au-delà de certaines contraintes principalement d'ordre financier auxquelles peuvent faire face les clubs et qui peuvent être réglées par la série de mesures prises par les autorités, le principal problème réside dans le personnel dirigeant du football national. Ainsi, la question qui se pose est liée à la capacité de responsables de club qui sont habitués, majoritairement, au fil de plusieurs années, à une gestion hasardeuse de leurs équipes. Sont-ils en mesure d'accompagner cette évolution ? «Les clubs convoqueront une assemblée générale extraordinaire pour adopter une résolution pour la création du club professionnel et procéderont à la création de la société par-devant notaire», lit-on dans le communiqué de la FAF. Il est à noter que, parmi les 36 présidents de clubs des deux divisions, 6 d'entre eux, dont certains qui sont à la tête des clubs les plus en vue, n'ont pas assisté à la rencontre de mercredi dernier. Lors de l'assemblée générale de la FAF qui s'est tenue il y a de cela plusieurs semaines, consacrée, entre autres, au cahier des charges du club professionnel, la majorité des présidents des clubs ont brillé par leur absence. Il n'en y avait que deux. Il est vrai qu'entre-temps l'intéressement est grandissant, mais il faut dire qu'un tel projet aurait dû provoquer normalement un débat beaucoup plus «houleux». En tout cas, même s'il est clair que des difficultés surviendront nécessairement au début de la concrétisation de ce projet, les uns et les autres espéreront que la batterie de textes réglementaires qui seront mis sur pied sauront être des moyens efficaces de dissuasion envers les personnes «malintentionnées». Si les clubs sont forcés de se constituer en entreprises pour aspirer être parmi l'élite, il est évident que leur gestion doit être très rigoureuse et même scientifique. A partir de là, l'assainissement doit impérativement se faire au niveau des dirigeants. Sinon, ce ne serait qu'une transformation «sur le papier» sans aucune répercussion sur le niveau du football national.