Photo : M. Hacène Par Amirouche Yazid Les cheminots maintiennent leur grève. Les négociations engagées dans la journée d'hier se sont heurtées à un mur d'incompréhension entre les représentants des travailleurs et la direction de l'entreprise. Face à la détermination des travailleurs à poursuivre la grève jusqu'à l'application de l'article 52 de la convention collective, la direction de l'Entreprise nationale du transport ferroviaire (SNTF) propose aux grévistes la reprise. «La satisfaction des revendications viendra après», promet la direction aux grévistes. Ces derniers ne l'entendent pas de cette oreille. «Ils veulent nous avoir par un simple engagement oral. Cette proposition ne nous arrange pas. Nous exigeons du concret», nous dira Abdelhak Boumansour, porte-parole de la cellule de crise installée depuis le premier jour de la grève des cheminots qui entame son huitième jour. Notre interlocuteur ajoute qu'aussi bien la direction générale de l'entreprise que le ministère des Transports ne sont disposés à une solution sérieuse des problèmes posés par les travailleurs. M. Boumansour a tenu par ailleurs à dénoncer la tentation de chantage qu'exerce la direction de l'entreprise. «Les menaces qu'ils exercent sur l'ensemble des travailleurs ne détourneront pas notre détermination à arracher nos droits. Ils se trompent s'ils misent sur notre essoufflement. Nous n'avions jamais eu une telle mobilisation, cela veut dire que les travailleurs en ont ras-le-bol. Ils ne peuvent plus supporter une telle situation», lâche M. Boumansour. Un autre délégué syndical explique sur le même ton que la reprise n'est pas pour demain. «La grève est maintenue jusqu'à la satisfaction de nos revendications. La solution est toute simple : il appartient au DG de la SNTF et au secrétaire général de la Fédération nationale de cheminots de signer en bonne et due forme la mise en application de l'article 52 de la convention collective. C'est le seul préalable pour toute reprise du travail», a-t-il dit. Manifestement les travailleurs de la SNTF n'attendent plus rien de la direction ni de la tutelle. «Ils nous invitent à la table des négociations, sans la moindre volonté d'offrir des solutions à une situation qui pénalise beaucoup d'usagers. Nous comprenons par ailleurs la déception des abonnés du train privés de leur moyen de transport», ajoute le délégué syndical. La reconduction du mot d'ordre de grève par les cheminots est un cinglant démenti pour le ministre des Transports, M. Amar Tou, qui a annoncé samedi dernier que «les cheminots reprendront dès aujourd'hui [dimanche, ndlr]». Le ministre s'exprimait samedi lors d'une visite de travail effectuée sur les chantiers du tramway d'Alger. Il donnait l'impression d'être sûr que les travailleurs allaient suspendre leur débrayage après quelques engagements. Espoir perdu. Les travailleurs de la SNTF ne comptent pas reculer sans voir du concret. Visiblement, ni les engagements de la direction, ni les promesses de la tutelle, encore moins les médiations de la Centrale syndicale ne semblent convaincre les cheminots décidés plus que jamais à aller au bout de leur contestation.