Après l'échec des négociations de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) mardi dernier à Genève, dû au désaccord entre la première puissance mondiale (Etats-Unis) et l'Inde, notamment sur les mécanismes visant à protéger les marchés des pays en développement contre la hausse des importations des produits agricoles, le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva a annoncé hier avoir commencé «des consultations avec les Etats-Unis, l'Inde et la Chine sur l'échec de ces négociations». Après s'être entretenu samedi passé au téléphone avec son homologue américain George W. Bush, Lula a précisé son intention de discuter la semaine prochaine avec le numéro un chinois Hu Jintao à l'occasion de l'ouverture des jeux Olympiques à Pékin, et de s'entretenir également avec le Premier ministre indien Manmohan Singh. Le président Lula, qui reste «optimiste quant à une reprise des négociations», a fait savoir que «si le problème entre l'Inde et les Etats-Unis est résolu, alors on signera l'accord», a-t-il affirmé en marge d'une réunion avec des syndicalistes à Sao Paulo. «Cela peut durer un mois ou deux, mais un accord est nécessaire car nous devons garantir aux pays les plus pauvres l'accès au marché des pays les plus développés», a ajouté la même source. Au lendemain de l'échec des négociations du cycle de Doha, lors d'une session, pour rappel, jugée comme celle de la dernière chance à Genève, plusieurs parties ayant participé ont exprimé leur déception. «C'est un pas en arrière pour le système du commerce international, plus grand que la perte d'opportunités commerciales», avait regretté le commissaire européen au Commerce, Peter Mandelson. «Il s'agit d'un échec collectif mais les conséquences ne seront pas égales, elles seront ressenties de manière disproportionnée par ceux qui sont les plus vulnérables dans l'économie mondiale», a-t-il ajouté. Même son de cloche chez le président de la Chambre de commerce américaine, Tom Donohue : «La rupture de ces négociations est une mauvaise nouvelle pour les entreprises, les travailleurs, les fermiers et surtout les pauvres dans le monde.» Estimant que l'échec est «particulièrement frustrant», le ministre du Commerce australien, Simon Crean, a imputé le blocage (des négociations) à l'éventuel accès au marché des pays en voie de développement. «Un accord était tout à fait possible. Seule une question concernant l'accès au marché des pays en voie de développement a provoqué le blocage», a-t-il expliqué. S. B.