La compétition mondiale, c'est aussi et surtout une affaire de culture et d'état d'esprit. Souvent, très souvent, il faut «savoir» jouer pour gagner… Car il est des comportements et des réactions qui deviennent nécessaires, voire déterminants, notamment par rapport à ce qu'ils sont censés dévoiler, ou encore provoquer dans ce genre d'épreuve. Il aurait été bon que la sélection algérienne s'éveille à l'occasion du Mondial à un nouveau «monde», à de nouvelles conceptions de jeu et s'ouvre à des choses nouvelles. Il y a lieu d'insister sur les motivations qu'ont eues les joueurs de l'équipe algérienne, des motivations de jeu et de terrain. Car la valeur d'une équipe se mesure tout particulièrement à sa capacité à se mettre en évidence et à s'imposer dans des rencontres censées non seulement refléter la valeur collective et individuelle de l'équipe, l'état d'esprit qui peut conditionner le comportement des joueurs sur le terrain, mais aussi et surtout leurs aptitudes à forcer le cours des événements. Surtout quand cela devient nécessaire. Si c'était une confusion dans la définition des rôles et de la vocation des joueurs, la sélection algérienne se devait forcément d'évoluer conformément à ses véritables besoins, mais aussi et surtout à travers les dispositions individuelles et collectives de ses joueurs. Il y a lieu, d'ailleurs, d'insister sur la manière de jouer de l'équipe, sur ses véritables inspirations, sur ses aptitudes à faire la différence et la manière dont elle tient à s'imposer. Bien sûr, on aurait aimé que la qualité des joueurs alignés engendre des motivations encore plus grandes. D'ailleurs, on ne peut plus continuer à évoluer n'importe comment, sans schéma tactique ni système, on doit prendre conscience de l'importance de la valeur du jeu hautement inspiré, seul capable de donner un sens au rendement des joueurs. On ne peut, du reste, évoquer le jeu que par rapport à l'épanouissement qu'il est de nature à engendrer auprès des acteurs sur le terrain. L'évolution à laquelle aspire l'équipe algérienne doit passer d'abord par les joueurs, par davantage de responsabilisation et d'engagement de leur part vis-à-vis des performances qu'ils sont tenus de réussir. Ils doivent prendre conscience qu'ils doivent avoir une attitude de surpassement et de générosité dans les efforts consentis, dans chaque match, prenant en considération la nature collective et offensive du jeu. L'équipe actuelle renferme des joueurs de talent capables de créer, d'attaquer et de chercher l'adversaire dans son camp. Elle peut avoir une maîtrise positive du ballon. Elle est capable de donner au jeu une plus grande dimension. En définitive, elle est censée améliorer le football algérien et hisser son niveau. Elle n'est pas très loin de la place qu'elle devrait occuper. Du moins après ce qu'on a constaté lors de la dernière répétition face à la sélection américaine. La chose la plus importante qui lui avait manqué est certainement cette incapacité à se surpasser dans les moments cruciaux. Dans le registre où elle avait évolué, elle manquait forcément de réalisme, de solidarité et d'enchaînements. Les Fennecs étaient un peu courts volet automatismes, entente, capital confiance. Mais les choses étant ce qu'elles sont, les responsables du sport algérien doivent choisir un coach capable de maîtriser ce groupe, trouver la bonne formule pour qu'il s'épanouisse. Du pain sur la planche pour tous ceux qui gravitent dans le sillage de l'EN, pour remonter les bretelles à certains, rehausser le moral à d'autres et gonfler à bloc un mental pas encore au point pour certains nouveaux jeunes. Vaste programme en perspective avant l'échéance fatidique des éliminatoires des la CAN 2012 au Gabon où nous entrerons de plain-pied dans la compétition officielle. Un mot pour conclure sur la réaction du public qui a manifesté sa réprobation et sa colère à l'endroit des Verts. Si nous comprenons sa déception, somme toute légitime, nous ne pouvons, en revanche, cautionner certaines attitudes déstabilisatrices à quelques encablures d'une aussi importante joute. Faisons-leur confiance, ils ont apparemment les moyens de se racheter et de réaliser une autre bonne CAN. N. B.