L'Inde accuse les services de renseignement pakistanais d'avoir supervisé les attaques menées par un commando d'extrémistes pakistanais qui avaient fait 166 morts fin novembre 2008 à Bombay, a rapporté le quotidien The Indian Express hier, à la veille d'une rencontre bilatérale. Le Premier ministre indien Manmohan Singh avait précédemment déclaré que les attentats avaient eu le soutien de «certaines agences officielles» au Pakistan. Le secrétaire indien à l'Intérieur a déclaré au quotidien que le niveau d'implication des services de renseignement pakistanais (Inter-Services Intelligences, ISI) était clairement apparu au cours d'un récent interrogatoire de David Headley, un Américain arrêté aux Etats-Unis et qui a reconnu avoir participé à la préparation des attentats de Bombay. «Le vrai sens qui est apparu lors de l'interrogatoire de David Headley est que l'ISI a eu un rôle beaucoup plus significatif à jouer [que ce qui était précédemment imaginé]», a déclaré G. K. Pillai. «Ce n'était pas juste un rôle périphérique. Ils [les ISI] ont littéralement contrôlé et coordonné [les attaques] du début à la fin», a-t-il affirmé. Des enquêteurs indiens ont pu interroger en juin, pendant une semaine dans sa prison de Chicago, David Headley, fils né aux Etats-Unis d'une Américaine et d'un diplomate pakistanais, qui a plaidé coupable en mars d'avoir effectué des repérages pour le compte des auteurs des attentats. Le Pakistan a poursuivi en justice sept personnes soupçonnées d'avoir été impliquées dans les attaques, dont le cerveau présumé Zakiur Rehman Lakhvi, mais Islamabad a toujours nié toute implication de ses services de renseignement. Du 26 au 29 novembre 2008, un commando de dix hommes lourdement armés avait pris d'assaut plusieurs endroits très fréquentés de Bombay, dont la gare et un hôtel de luxe. Le seul survivant a été condamné à mort par un tribunal spécial de Bombay. Ces déclarations interviennent alors que l'Inde et le Pakistan tenteront, aujourd'hui à Islamabad, de relancer leur laborieux processus de paix par une rencontre entre leurs chefs de la diplomatie respectifs, S. M. Krishna et Shah Mehmood Qureshi.