L'accord de cessez-le-feu, signé en hiver dernier entre les autorités de Sanaa et les rebelles zaïdites (chiite), semble sur le point d'être rompu, à croire les accusations du gouvernement yéménite. «Les rebelles ont récemment renforcé leur présence armée dans le district de Harf Suffian de la province d'Amran, dans le sud de la province troublée de Saada», a affirmé le ministère yéménite de l'Intérieur, dans un communiqué, publié vendredi soir et repris par l'APS hier. «Les rebelles ont également déployé leurs membres sur plusieurs sites situés le long de l'autoroute reliant Harf Sufian à Saada, et Harf Sufian à la région de Barat», a ajouté le communiqué. «Par ces actes et ces récentes attaques perpétrées à l'encontre des troupes gouvernementales et des résidants tribaux locaux, les rebelles ont violé l'accord de trêve en six points qu'ils ont signé avec le gouvernement le 11 février et approuvé le 26 août au Qatar», a accusé le ministère. «Les rebelles ont occupé des écoles publiques, des hôpitaux et d'autres infrastructures publiques dans la région de Harf Sufian, et continuent à construire des forteresses dans les régions qu'ils contrôlent encore», a dénoncé le gouvernement yéménite. Le risque de la rupture de l'accord de cessez-le-feu intervient dans un contexte marqué par l'intensification des combats entre l'armée régulière avec les terroristes d'El Qaïda qui ont réussi à tuer de nombreux hauts responsables du renseignement militaire dans le sud du pays et où les activistes séparatistes se livrent aussi à des affrontements meurtriers avec les forces de sécurité locales. Hier encore, les violents accrochages qui ont éclaté entre l'armée et des activistes sudistes ont fait un mort dans les rangs de ces derniers, selon les médias locaux, citant des sources tribales. Les affrontements ont eu lieu dans la province de Lahej, un fief du mouvement sudiste qui demande la scission du sud du Yémen de la partie nord depuis plus d'une décennie en raison de l'échec du processus de réunification entamé au début des années 1990. Les militants sudistes accusent le gouvernement de Sanaa de marginaliser le sud du Yémen qui ne bénéficie presque pas des programmes de développement de l'Etat. L. M.