Le ministre russe de la Défense, Anatoli Serdioukov, a souligné hier la nécessité de renforcer la sécurité des troupes russes dans le Caucase, un aveu de l'instabilité de la situation au lendemain d'un attentat-suicide qui a tué trois soldats et en a blessé 35 au Daguestan. Dimanche, M. Serdioukov avait mis toutes les garnisons de la région du Caucase du nord en état d'alerte après l'attentat de la nuit précédente près de Bouïnaksk, au Daguestan. Cette attaque, commise avec une voiture transportant jusqu'à 100 kg d'équivalent-TNT, était censée faire beaucoup plus de victimes si elle avait pu entrer dans le camp militaire visé. «J'ai donné des instructions pour le renforcement de la sécurité des militaires russes dans la région», a déclaré M. Serdioukov, cité par les agences. «Les mesures qui avaient été prises sont à mon sens insuffisantes. Il fallait agir de manière plus dure», a ajouté le ministre qui s'était rendu dimanche sur place. «Selon le dernier bilan, trois hommes ont été tués, 35 ont été blessés, dont quatre grièvement» lors de l'attaque au Daguestan, a encore indiqué le ministre. Dans la nuit de samedi à dimanche, une voiture Lada chargée d'explosifs a fait route à vive allure vers un camp de tentes abritant une unité de l'armée russe à Dalniï, près de Bouïnaksk, à une quarantaine de kilomètres de Makhatchkala, capitale du Daguestan. La voiture piégée a été empêchée d'entrer dans le camp par un camion militaire, limitant apparemment le nombre de victimes. L'explosion a laissé un cratère de trois mètres de diamètre. Des dizaines de milliers de soldats russes restent positionnés dans les républiques instables du Caucase du nord après la fin officielle au printemps 2009 de l'opération «antiterroriste» en Tchétchénie, nom donné à la deuxième guerre menée depuis 1999 dans cette petite république. Moscou reste confronté à une rébellion qui multiplie les attaques dans cette région, notamment au Daguestan et en Ingouchie, deux républiques voisines de la Tchétchénie.