L'Algérie a durci les conditions d'investissement étranger en décidant de détenir la majorité du capital dans les futurs partenariats. Le gouvernement a notifié aux différentes administrations concernées par l'octroi des autorisations aux investisseurs qu'à l'avenir l'Algérie entend détenir la majorité du capital dans les projets d'investissement impliquant des capitaux étrangers, selon le communiqué publié par les services du chef du gouvernement. La décision de détenir la majorité du capital par l'Etat répond, selon les économistes, à une nouvelle disposition de la loi de finances complémentaire pour l'année 2008, exigeant des sociétés nationales et étrangères de réinvestir en Algérie la part de leurs bénéfices exonérés d'impôts. Le gouvernement a également décidé de s'octroyer un droit de préemption sur la cession à d'autres groupes étrangers d'entreprises installées en Algérie. Le chef de l'Etat algérien a, rappelons-le, fait part, devant les élus locaux à la fin de juillet dernier, de son désappointement quant aux transactions que contractent les investisseurs étrangers établis en Algérie. Pour installer leurs projets, ces derniers ne pourront, désormais, obtenir de l'Etat que des concessions renouvelables. Un pré-projet avait prévu que ces concessions pourraient être rachetées par les investisseurs au bout de 2 ans d'activité. Une nouvelle législation doit être promulguée, instaurant un régime de «concession permanente» des terrains publics industriels en faveur des investisseurs nationaux et étrangers, selon le communiqué du gouvernement. Le but de la nouvelle législation, comme le précise le texte du gouvernement, est de mettre un terme au détournement du foncier, acquis pour l'investissement, à des fins purement spéculatives, notamment en lotissements constructibles. Il est à relever que l'accès aux terrains industriels reste l'un des principaux freins à l'investissement en Algérie. R. E.