Les banques et les Douanes algériennes se concertent et travaillent à la mise en place d'un système de contrôle des mouvements de capitaux de et vers l'étranger. L'information est fournie par le délégué général de l'Association des banques et établissements financiers (Abef), Abderrahmane Benkhalfa. Intervenant sur les ondes de la radio nationale, M. Benkhalfa a détaillé que le système dont il s'agit, produit donc de cette coopération entre les banques et les services douaniers en matière de contrôle de flux des capitaux, sera opérationnel «dès l'année 2011». Il a également expliqué que, sur orientation de la Banque d'Algérie, un système de contrôle «on-line» sécurisé est mis en place entre les banques et la base de données des services de douane pour contrôler l'ensemble des opérations d'importation. «Le flux de capitaux vers l'étranger notamment pour l'importation de biens et services nous fait obligation de veiller à ce que les opérations soient accompagnées également de flux de biens vers l'Algérie», a-t-il souligné. L'objectif essentiellement voulu à travers ces nouvelles procédures est de sécuriser les opérations de flux par le biais d'une synchronisation des actions menées par les différentes institutions. Le contrôle de capitaux a été renforcé ces dernières années, à la faveur de la mise en application d'une batterie de mesures prises par le gouvernement. Le quitus fiscal en fait partie. C'est un «document à problème», jugent nombre d'opérateurs qui veulent transférer des dividendes à l'étranger. D'évidence, ce quitus ne peut être délivré que si l'opérateur est en règle à l'égard du fisc. L'ensemble de ces mesures ont cependant été engagées, après que les chargés de l'économie eurent constaté que le transfert de capitaux a pris de l'ampleur dans un pays où les IDE demeurent faibles, par comparaison à beaucoup de pays en transition économique. Et si des opérateurs arrivent à faire passer frauduleusement des devises, c'est qu'il y a des failles dans le système de contrôle et dans la législation qui le sous-tend. Le nouveau système évoqué par le délégué de l'Abef va-t-il réellement resserrer les mécanismes de contrôle au niveau des douanes et des banques ? Attendons pour voir. Outre la question du système de contrôle, M. Benkhalfa a parlé du financement du logement, soulignant que la bonification des taux d'intérêt à hauteur de 4%, élargie aux promoteurs intervenant dans des programmes soutenus par l'Etat et qui s'ajoute au taux bonifié de 1% au profit des acquéreurs, a pour objectif principal de «réduire» les coûts actuels du logement et d'«améliorer» l'offre. Y. S.