Un peu plus d'une année avant les jeux Olympiques de Londres 2012, le sport algérien enchaîne toujours les contre-performances. Hormis un certain réveil footballistique avec la double qualification des Verts à la CAN et au Mondial, ainsi que l'excellent parcours de la JSK dans la Ligue des champions d'Afrique, toutes les autres disciplines olympiques se morfondent dans une frustrante médiocrité. Les participations algériennes aux grands rendez-vous internationaux sont décevantes. Les échecs enregistrés ces dernières années ont considérablement terni le blason du sport algérien comme en témoigne la médiocrité des résultats obtenus. Nos bilans sont visiblement décroissants. Dans les sports individuels et collectifs, on a beaucoup de mal à assurer une relève qui représenterait dignement les couleurs nationales. Lors des derniers Championnats d'Afrique d'athlétisme disputés à Nairobi (Kenya), l'Algérie s'est contentée de la cinquième place derrière le pays organisateur, le Nigeria, l'Afrique du Sud et l'Egypte. Trois médailles d'or, deux en argent et trois autres en bronze, voilà la maigre moisson des 17 athlètes qui ont pris part à cette compétition. Le même recul est enregistré dans les arts martiaux et de combat. La boxe, qui a offert à l'Algérie ses premières médailles olympiques, s'est complètement éteinte. Et pourtant, l'école algérienne, autrefois encadrée par des spécialistes cubains, était très compétitive sur la scène mondiale. Pour s'en convaincre, il suffit de se rappeler des légendes comme Moussa, Bouchiche, Soltani, Benguesmia, Bahari, Allalou et de nombreux autres. Le judo traverse aussi une crise profonde même si Soraya Haddad et Amar Benikhlef ont réussi à sauver l'honneur lors des derniers JO de Pékin. C'est connu, deux hirondelles ne font jamais le printemps. La natation est en chute libre. On a manifestement beaucoup de mal à trouver des doublures aux grands champions comme Salim Elyas et ses coéquipiers. Le même constat caractérise les sports et les jeux collectifs. Le handball algérien, qui exerçait durant les années 1980 et 1990 une domination incontestable sur le continent africain, a cédé sa suprématie aux Egyptiens et aux Tunisiens. Le volley-ball, mis à part la sélection féminine, peine aussi à exercer ses droits sur la scène régionale. Idem pour le basket-ball, le boulisme ou le tennis de table. Mal encadrées et souffrant d'un manque de préparation manifeste, nos jeunes catégories n'arrivent plus à s'illustrer dans les jeux scolaires et universitaires. La préparation de nos athlètes manque de rigueur et de sérieux. Les compétitions internationales ont atteint un niveau de performance qui exige un frottement permanent avec les meilleurs. La qualité des stages bloqués et le niveau technique des tournois de préparation définissent les chances de succès de n'importe quel concurrent. A ce sujet, nos athlètes n'ont pas évolué dans les meilleures conditions possibles. On ne va pas aux jeux Olympiques pour faire de la figuration. On doit agir en professionnels et réfléchir à gagner des titres pour honorer les couleurs qu'on représente dans ce genre de rendez-vous. Il est, par conséquent, grand temps de rompre avec la gestion approximative des instances et des fédérations sportives. Cela appelle des décisions courageuses à travers l'implication des véritables sportifs et un meilleur contrôle de la tutelle qui reste curieusement en retrait. Il s'agit d'assainir le mouvement sportif de tous les opportunistes qui s'engraissent sur son dos. Aujourd'hui, plus que jamais, les grand-messes du sport mondial, comme les jeux Olympiques, les Championnats du monde, les Jeux méditerranéens ou les Jeux africains réunissent les meilleurs compétiteurs qui y viennent pour gagner, rien que pour gagner. Les responsables de cette descente aux enfers doivent céder leur place à d'autres. Leur échec est patent. Ils doivent conséquemment admettre leur incompétence. Il est peut-être trop tard pour les JO de Londres, mais on doit, d'ores et déjà, réfléchir sérieusement à l'échéance olympique de 2016. K. A.