De toutes les institutions financières partie prenante dans le dispositif de création de microentreprises piloté conjointement par l'ANSEJ, la CNAC et l'ANGEM c'est la Banque de l'agriculture et du développement rural (BADR) qui semble freiner quelque peu la mise en œuvre du nouveau mécanisme décidé en 2008 pour accélérer le financement des projets des jeunes promoteurs. Un aveu de Ahmed Chawki Taleb, directeur général de la CNAC et aussi DG par intérim de l'Ansej. Ce dernier qui était hier l'invité du forum d'El Moudjahid trouve inadmissible que certaine agences de la BADR et notamment celles de l'intérieur du pays ne respectent pas les délais réglementaires dans le traitement des dossiers, fixés dans les textes d'application à deux mois. «Je m'étonne de constater que des centaines de dossiers déposés auprès d'agences de la BADR continuent à faire l'objet de retard criant dans leur traitement. Et pour preuve, des dossiers traînent parfois pendant près de cinq mois sans que leurs propriétaires soient informés des raisons de cette lenteur au moment où les textes d'application sont clairs sur ce volet», a lancé à l'assistance M. Taleb qui a par ailleurs déploré l'absence d'un représentant de la BADR à la conférence débat autour du financement des micro-entreprises. «Ce qui aurait pu nous éclairer sur les lenteurs enregistrées dans certaines régions du sud du pays», a-t-il signalé. Toujours à propos de la BADR et du niveau de son implication dans le dispositif de financement des micro-entreprises, ce responsable a informé que, durant l'exercice de 2009, elle a enregistré le dépôt de 10 730 dossiers de projets dont 7 000 ont pu être financés et le reste, plus précisément 2 450, sont pour la plupart soumis à ajournement par décision du comité de sélection de validation ou de rejet des dossiers. En ce qui concerne le nombre total des dossiers déposés auprès des banques partie prenante dans le financement des projets de microentreprises, le premier responsable de la CNAC et de l'ANSEJ a révélé qu'il s'est élevé pour l'exercice 2009 à 50 000 dont 44 000 ont été financés, quant au reste et à la date du 30 septembre 2010, ce sont 387 dossiers qui ont connu une décision de rejet dont 194 relèvent de la BADR. Globalement, la CNAC enregistre un retard dans le traitement de près de 8 000 dossiers pour le financement de projets d'activités au profit de jeunes promoteurs au niveau des cinq banques publiques. Le DG a par ailleurs tenu à indiquer que la Banque extérieure d'Algérie (BEA), dont le réseau d'agences à travers le territoire national est moins bien étoffé que celui de la BADR, a atteint durant le même exercice un taux de financement de 90% des projets déposés auprès de ses agences, «ce qui dénote une disparité dans la mise en application du dispositif en question», a commenté le DG. De son côté, le secrétaire général de l'ANSEJ, M. Chaalal, a fait savoir que son organisme délivre en moyenne, aux promoteurs, 60 autorisations de financement de projets de microentreprises. Pour sa part, le représentant de la banque El Baraqua s'est prononcé sur le motif des rejets des dossiers déposés et où il dira que «pour éviter de tomber dans de fausses appréciations, nous disposons d'instruments d'analyse et d'évaluation des projets qui nous sont transmis». Soulignons enfin que la population des 30-50 ans ne disposant pas de qualification et ne pouvant donc prétendre obtenir un crédit, il leur sera possible de se qualifier grâce à des stages qui seront organisés au niveau des centres de formation professionnelle et à l'issue desquels il sera délivré un diplôme ouvrant droit au financement de leur projet de microentreprise. Z. A.