De notre correspondant à Constantine A. Lemili Il aura fallu, au cours d'une visite sur le terrain (nouvelle ville Ali Mendjeli), que le nouveau wali de Constantine pousse un coup de gueule pour que les dessous du logement socio-participatif soient découverts.Interpellé sur place, le DLEP s'est immédiatement défaussé sur la Confédération algérienne du patronat (CAP) accusant ses dirigeants d'adouber des entreprises incompétentes et de confirmer par écrit leur éligibilité au bénéfice de projets. L'administration considérant de fait donc cet agrément comme un blanc-seing qui la dédouanerait de toutes les incohérences livrées par le terrain.Ce sont d'ailleurs les propos tenus par M. Benyounes, l'un des cadres délégués par la DLEP intervenant au forum de la radio régionale : «Vous auriez remarqué, que dans tous les avatars concernant le sujet, notre administration ne se trouve à aucun moment au centre des dysfonctionnements ce qui laisse déduire qu'elle a pleinement joué son rôle en honorant toutes les conditions qui lui sont imparties par la réglementation et surtout la politique gouvernementale en la matière en matérialisant la présence et l'intervention de l'Etat via l'octroi de terrain, l'aide financière étatique». M. Selmi, représentant de la CAP, pour sa part, s'est évertué à donner les chiffres de «1 390 logements livrés entre 2007 et 2009 alors que 425 le seront d'ici la fin de l'année». Les chiffres étant de fait éloquents et expliquant aisément la cadence de réalisation, une cadence qui, allègrement, bat en brèche les grandes annonces officielles faites de réaliser le million et demi de logement en un quinquennat. D'autant plus que l'ensemble des logements livrés et à venir ne représentent que «12% de l'ensemble du plan de charge» selon le représentant de la CAP. Intervenant au nom de la Caisse nationale du logement (CNL), M. Ghimouz, son premier responsable, chargera plutôt les souscripteurs en leur reprochant de «ne pas recourir à la justice à partir du moment où le promoteur donne des signes évidents de non-livraison des logements selon les délais» et dégageant de toute responsabilité l'administration en tant que partenaire central essentiel détenteur non seulement du droit et surtout des moyens coercitifs pour le faire appliquer en protégeant des souscripteurs en situation de vulnérabilité face à de véritables prédateurs.Quant aux retards et autres délais de livraison et leur respect, ils relèvent littéralement de l'anecdote, des projets lancés en 2003 n'étant toujours pas livrés, des logements surévalués quasi-régulièrement pour des raisons souvent fausses, sinon surréalistes comme l'évolution exponentielle du coût des matériaux de construction paradoxalement ramenés à l'actualité alors que la livraison du logement est souvent en retard de plusieurs années. Pis , ces retards qui n'impliquent dans son quotidien que le souscripteur sont transparents par rapport au promoteur, lequel, malgré l'existence de dispositions réglementaires le pénalisant financièrement (pénalités de retard) ignore superbement tout l'écheveau réglementaire.Morale : un souscripteur intervenant sur place dans les studios de la radio régionale résumera la situation : «Nous sommes en face d'une vaste escroquerie organisée.»