Photo : A. Lemili De notre correspondant à Constantine A. Lemili La pluie a commencé à tomber à partir de 9 heures du matin de la journée de mardi dernier sur Constantine. Des trombes d'eau chuteront sans discontinuer jusqu'à la journée d'hier et le document transmis au journal par les services de la météo donne des prévisions quasi analogues jusqu'à la journée d'aujourd'hui en plus de vents assez forts à forts. Cette situation devrait perdurer jusqu'à demain.Mais s'il ne s'agit que de réactions ordinaires de la nature, que dire du vent de «folie» qui a saisi la ville durant la journée de mardi. Dès la mi-journée, les aires de stationnement des véhicules de transport collectif (taxi ou bus) étaient étrangement désertes. Le problème ne risquait pas de se poser avec acuité pour les personnes résidant en ville, voire dans les cités périphériques immédiates qui pouvaient être rejointes à…pied. La difficulté, la vraie se posait pour les habitants des grandes cités satellite créées au cours de la dernière décennie, en l'occurrence les nouvelles villes de Massinissa, Ali-Mendjeli et évidemment le reste des communes. Ils se trouvaient par centaines à être en rade dans les différentes stations de bus en attente d'un moyen de transport hypothétique et le désespoir n'en sera que plus intense à la sortie des bureaux. Une sortie très vite visible en raison de la multiplication des véhicules dans les différents axes menant vers les sorties de la ville. Ce qui conduira au départ déjà à tous les excès possibles des conducteurs en l'absence des éléments de police chargés de la voie étrangement évaporés dans la nature. A mesure que s'égrenait le temps, la panique saisissait encore plus ceux, notamment les femmes, dont les chances de rejoindre leur domicile s'amenuisaient d'autant plus que la nuit menaçait, alors que les conducteurs à leur tour s'affolant s'adonnaient à tous les artifices pour grignoter une distance sur l'autre quitte pour cela à rogner sur la chaussée, monter sur les trottoirs ou tout bonnement rouler sur des espaces spécifiquement réservés aux piétons et peu importe le sens de la marche.Les rues Aouati-Mostefa et Rahmani-Achour, exutoire des automobilistes désirant rejoindre les destinations parmi les plus importantes de la wilaya, étaient totalement étranglées, l'absence de civisme des automobilistes aidant. Une file immobile ou bougeant à peine de près de trois kilomètres particularisait la rue Rahmani-Achour à partir de l'hôtel Cirta, et ce, jusqu'à hauteur de la gare routière que d'aucuns ont préféré rejoindre à pied dans l'espoir de trouver un moyen de retrouver leur domicile et peu importe l'heure d'y arriver.N'arrivant plus à contenir le flux des eaux ou parce que bouchés, les avaloirs contribueront à réduire la circulation en raison de flots immergeant la chaussée et ne permettant que le passage d'un seul véhicule dans l'un ou l'autre sens.Dans tout ce décor, foin d'agents de la commune et encore moins d'agents de l'ordre et/ou de la voie publique pour ramener un tant soit peu d'assurance au citoyen lambda, exception faite de quelques policiers motorisés sur le périphérique et autrement dit là où le flux des véhicules se règle de lui-même.S'agissant de l'importance des chutes de pluie, un agent des services météorologiques nous dira au téléphone : «Il a été enregistré ces vingt-quatre dernières heures 41mm d'eau. Ce qui est énorme comparativement à la moyenne saisonnière habituelle.» Quant à la Protection civile, le monopole de l'information étant détenu par une cellule de communication, le responsable étant rarement à son poste, il relève de l'impossible d'avoir une évaluation quelconque de ce qui a pu être causé par les pluies abondantes des dernières heures.