La dernière sentence prononcée par le Tribunal arbitral du sport réjouit la formation de Kouba qui peut espérer plus qu'avant de jouer en première division, un rêve qu'elle avait enterré avec le début du championnat de ce palier sans elle. Rien n'est encore gagné pour le RCK dans les faits dans la mesure où la Fédération algérienne de football peut faire valoir d'autres arguments pour ne pas obéir à la décision du tribunal de Lausanne. Quelle sera donc la réaction de la FAF devant l'instruction du TAS qui lui ordonne d'intégrer immédiatement le RCK en tant que club supplémentaire dans le Championnat national de football de première division et d'adapter le calendrier à cet effet ? Première hypothèse : la FAF acceptera la décision et remodèlera le calendrier du championnat qu'elle n'aurait pas dû entamer avant un règlement définitif de cette affaire. Une telle issue est peu probable quand on se rappelle l'attitude de la FAF vis-à-vis des précédents cas qu'elle avait eu à traiter. S'étant montré inflexible par le passé, quand la discipline avait beaucoup à gagner en privilégiant patience et retenue, Haddadj pourrait être intransigeant à ce sujet, lui, qui tient souvent aux décisions qu'il a prises initialement. Deuxième hypothèse : l'instance que préside M. Haddadj défiera l'instance internationale en brandissant vraisemblablement la carte du nationalisme primaire, assimilant la décision du tribunal suisse à de l'ingérence dans des affaires qui relèveraient plutôt de la souveraineté nationale. Un tel discours ne règlera pas le dossier qui traîne depuis le mois de juin. Il est néanmoins vain d'attendre une réaction logique et sensée de la fédération qui nous a habitués à des mesures aléatoires. Mais que fera-t-elle si la FIFA venait à exercer sur elle des pressions pour l'application des délibérations du Tribunal du sport ? Signe des temps, la Fédération algérienne de football se retrouvera sous la menace de sanctions de la part de la première instance du football, à laquelle elle avait fait recours quand un décret ministériel n'était pas le bienvenu pour elle. Il est vrai que le cas du RCK, avec toutes ses complexités, est inédit dans les annales du sport national, mais il est aussi vrai que se retrouver devant un tel cas est incontestablement le résultat d'un mode de fonctionnement archaïque instauré par un personnel qui n'a pas tardé à étaler son incompétence illustrée par un sinistre bilan. Heureux donc les Koubéens qui ont fini par trouver un tribunal pour annoncer l'accession de leur club en division une. Applaudissons aussi l'accession du RCK tout en souhaitant un tribunal qui décrète la relégation de la FAF. A. Y.