Photo : Riad Par Reda Cadi Les quelque 765 sites de commerce informel recensés à travers le territoire national seront éradiqués à travers un large programme de régularisation, a annoncé, jeudi dernier à l'APN le ministre du Commerce, Mustapha Benbada, cité par l'APS. Une commission interministérielle composée de représentants des ministères du Commerce et de l'Intérieur, qui a été chargée de recenser les sites de commerces informel et d'élaborer une feuille de route pour mettre un terme à ce fléau économique, a dénombré «765 sites de commerce illicite à travers le territoire national», indiquera M. Benbada, en réponse à la question d'un député sur les moyens mis en œuvre par son département pour lutter contre la progression du commerce informel en Algérie. Plus de 70 000 commerçants opèrent sur ces sites, selon le recensement de cette commission.En outre, le ministère du Commerce a pris d'autres mesures pour venir à bout de ce problème, notamment à travers la mise en place de commissions de l'urbanisme commercial, qui devra participer à intégrer les commerçants informels dans des marchés organisés, et ce, dans le cadre de l'agrandissement et la mise à niveau des anciens marchés. L'Etat a déboursé quelque 6 milliards de dinars durant le programme quinquennal 2005-2009 pour la mise à niveau de 35 marchés de gros et 215 marchés de détail, selon les chiffres fournis par le ministre du Commerce. Dans ce cadre, une entité publique, chargée de réaliser et de gérer les espaces et les infrastructures commerciales, sera opérationnelle dès l'année prochaine, a fait savoir M. Benbada. Les statuts de cette entité prévue par le Conseil des ministres en mai 2010, sont à une phase d'élaboration très avancée. Cependant, il faut souligner que les efforts de l'Etat pour réhabiliter les marchés et réorganiser leur activité rencontrent souvent une opposition, allant parfois jusqu'à l'affrontement avec les forces de sécurité, chez les commerçants informels qui refusent d'intégrer les marchés parce que cela les obligera à respecter la réglementation, à payer les impôts, à travailler dans la transparence en un mot, ce qui n'est pas fait pour arranger leurs affaires. Aussi, les efforts de l'Etat doivent-ils se doubler de l'autorité, la force de la loi, pour imposer l'ordre et la légalité ? Une main de fer dans un gant de velours, telle doit être la démarche de l'Etat, s'il entend mettre bon ordre dans les marchés et, si ce n'est d'éradiquer, du moins de réduire l'importance de l'économie souterraine.Le ministre du Commerce a par ailleurs annoncé à la presse, en marge de cette séance, deux investissements en matière de commerce de grande distribution. Il s'agit du projet d'un important groupe agroalimentaire national qui compte lancer une chaîne de distribution à travers le territoire national, d'un de ses réseaux de grande distribution et d'un autre programme pour créer un réseau d'hyper et de super marchés. Ce projet est initié par un investisseur à Oran. «Nous encourageons ce type d'investissements qui permettent d'organiser les circuits de distribution, de contrôler la consommation des produits et de faciliter l'inspection des commerces», a-t-il dit, rappelant le dispositif de 2006 sur l'investissement, qui accorde des avantages aux investisseurs dans le commerce de la grande distribution.