Photo : S. Zoheir De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi «Ya Abbes, chibh tabi houa el assas ! [le paramédical étant l'essentiel].» C'est le slogan scandé hier par les paramédicaux lors de leur premier jour de débrayage. Le taux de suivi a atteint 84% à l'échelle de la wilaya et touché, outre le centre hospitalier Ben Badis, des établissements de santé de proximité à Hamma Bouziane, Mentouri et des EHS au Khroub et à Zighoud- Youcef. On peut confirmer le bon suivi du mot d'ordre surtout au CHU avec près de 98% de mobilisation. Quelque 450 paramédicaux y ont observé une marche pacifique revendiquant leur statut, notamment «frappé de la motion LMD», dont une copie ne leur a pas été remise pour consultation comme consigné au terme des négociations ayant eu lieu entre le Syndicat des paramédicaux (SAP) et le ministère de la Santé. Cependant, un service minimum a été garanti dans toutes les structures de soins, selon la coordinatrice nationale, Mme Khelifi. Celle-ci déplore toute cette latence observée dans le département de la santé qui n'a pas daigné rendre compte du statut avant sa promulgation et son entrée en application. «C'est le syndicat qui a négocié avec le ministère. On est les seuls habilités à défendre la profession et le personnel. Le SAP existe depuis septembre 2004», martèle notre interlocutrice. Et de renchérir : «Nous voulons que le statut entre en vigueur dans les délais impartis, avec en prime l'intégration du système LMD, tableau A, catégorie 11. Il est inadmissible que d'autres parties s'expriment à notre place.» Sur un autre plan, Mme Khelifi désapprouve les «supputations» qui tentent de ternir l'image de ce corps indispensable à la santé. Et surtout «les fax d'intimidation arguant que la grève est illégale alors qu'un préavis en a été brandi». Pour sa part, M. Jemam, chargé de l'organique au sein du bureau de Constantine, attire l'attention sur le fait que «l'arrêté interministériel entre le SAP et le ministère de l'Enseignement supérieur devra nous inclure dans le système LMD pour espérer une augmentation de 40% dans le régime indemnitaire au lieu de 25%, comme c'est le cas maintenant», a–t-il insisté avant d'ajouter : «Les paramédicaux sont les derniers à attendre la concrétisation de leur statut qui demeure sur les bureaux de la fonction publique. Nous sommes demeurés patients depuis trois ans. C'en est trop !» «Si d'ici là le ministère persiste dans son mutisme, une grève illimitée sera actionnée le 8 février prochain», a menacé le SAP, section de Constantine qui prend la défense des droits de plus de 2 000 professionnels.