Mourad Medelci multiplie les interventions publiques. Des plateaux de télévision aux rencontres internationales, le ministre des Affaires étrangères fait sortir la diplomatie algérienne d'un long silence. Un sommeil qui a duré des mois, même lorsque des événements historiques se déroulaient à nos frontières.Lors d'une intervention, hier devant le Conseil des droits de l'Homme des Nations unies à Genève, en Suisse, il a plaidé pour une transition «par la voie du dialogue aux problèmes qui se posent dans la région.» Inclut-il l'Algérie ? S'il ne cite aucun pays en particulier, il n'en exclut aucun expressément. «L'Algérie souhaite l'instauration d'une transition pacifique par la voie du dialogue national pour transcender, avec sagesse et perspicacité, les épreuves du moment», a déclaré Mourad Medelci, selon l'APS. Il a indiqué que l'Algérie «prête une attention particulière aux douloureux évènements qui affectent les peuples de sa région d'appartenance», soulignant que «seule une telle évolution, dont la finalité doit être définie sans délai et approuvée par les peuples», inscrira les pays de la région dans une «perspective porteuse d'espoirs et d'ambitions pour l'avenir». Les événements qui se déroulent dans la région ne peuvent être étrangers à l'Algérie. Mourad Medelci le sait et il en parle. Selon lui, il n'y a pas de problèmes de démocratie en Algérie. Mieux, la levée de l'état d'urgence est une décision prise de longue date. «L'état d'urgence était rendu nécessaire par la lutte contre le terrorisme. Le fait que, depuis plusieurs mois, la question de [sa] levée [...] était dans l'agenda du gouvernement indique d'abord que la lutte contre le terrorisme a porté ses fruits», a-t-il affirmé à la télévision mexicaine, Televisa. «Les mesures exceptionnelles [...] qui donnaient la possibilité au ministre de l'Intérieur et aux walis de prendre eux-mêmes des décisions qui sont du ressort des institutions, et en particulier de la justice, sont maintenant considérées comme faisant partie du passé. Nous allons donc revenir à l'ordre juridique normal, classique avec des garanties qu'il faudra donner, que nous allons donner à chacun pour se défendre», a-t-il dit, soulignant toutefois que la lutte contre le terrorisme «n'était pas terminée, ni en Algérie ni ailleurs». Mourad Medelci ajoutera : «De la même manière que dans la plupart des pays, il y a des dispositifs de lutte contre le terrorisme, il y en a aussi chez nous.» Pour illustrer ses propos, Mourad Medelci a rappelé qu'il existe une «pluralité politique en Algérie», caractérisée par l'existence de «27 partis politiques agréés». Il a aussi mis en avant une «exceptionnelle» liberté de la presse, qui joue un «rôle extrêmement important dans l'approfondissement de la démocratie». Revenant sur la Libye, il estime que l'urgence est l'arrêt de l'effusion de sang : «La préoccupation la plus importante aujourd'hui, c'est d'arrêter l'effusion de sang. Tout ce que la communauté internationale peut faire pour obtenir ce résultat, nous y apportons notre caution et note soutien.» «Tout ce que la communauté internationale peut faire pour obtenir ce résultat» aura la caution et le soutien de l'Algérie, a estimé Medelci. A. B.