De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi En dépit des avancées médicales et de la recherche scientifique, notamment en ce qui concerne de nouvelles molécules de cicatrisation des lésions, les diabétiques ne devront leur guérison qu'à cet ultime acte chirurgical. «Avec une précocité dans la prise en charge, le diabétique évitera à coup sûr des complications», affirme un spécialiste. Mais quand les bandelettes pour doser la glycémie se font rares au CHU, les patients n'ont d'autre recours que de s'adresser au privé, s'ils en ont les moyens. Dès lors, on ne peut mettre sur le dos des malades les lacunes du secteur de la santé publique en perpétuel trouble. En dépit des mises en garde et des campagnes de sensibilisation accrues organisées par quelques associations locales, le CHU continue d'amputer. Solution de facilité ou ultime remède ? Les avis sont partagés car on estime que la possibilité d'examens plus approfondis reste aléatoire. Lorsqu'il faut subir un véritable parcours du combattant pour décrocher un rendez-vous pour une exploration «doppler» ou autre type de diagnostic, la prévention des complications devient difficile. Et le pied diabétique est le centre de toutes les complications. Selon les scientifiques, il renferme autant de problèmes dont la plus impressionnante des maladies : la neuropathie sensitive (au chaud, au froid et à la douleur). Cela s'explique par un taux de sucre assez élevé dans le sang du diabétique, l'insensibilité des pieds demeure le problème majeur chez les malades dont les nerfs des membres inférieurs peuvent être altérés. Cette absence de sensibilité occasionne souvent des ulcères plantaires et entraîne une fragilité partielle du pied. Au fil des années, avec une glycémie élevée la neuropathie s'installe. Et les conséquences sont lourdes, puisque le patient continue de marcher sans plus rien ressentir au pied, en cas de lésions. C'est cette insensibilité que redoutent les médecins, souvent impuissants devant une infection «gangrène» irrémédiable. Les blessures du pied altérées mettent du temps à se cicatriser en raison d'une mauvaise irrigation des pieds, d'où l'infection.Pour les médecins, «un diabète équilibré associé à une hygiène des pieds irréprochable est le meilleur moyen d'éviter les complications». Ils prônent un examen complet avec une évaluation vasculaire, neurologique au moins une fois par an. Cela permet de déceler les pieds à risques, notamment chez les malades ayant perdu la «sensibilité». Des complications pourraient être évitées en équilibrant son diabète. Les spécialistes soutiennent qu'au début de la maladie, les pieds ne sont pas à risque puisque la neuropathie demeure évitable, car «les artères ne sont pas bouchées et la sensibilité est intacte». Mais en l'absence de prise en charge adéquate, l'amputation et inéluctable. «Le diabétique doit veiller sur l'entretien rigoureux et quotidien de ses pieds», conseillent les médecins. Quelques mesures préventives journalières sont plus que requises. La marche est fort recommandée pour l'amélioration de la circulation du sang. Aussi est-il important de porter des chaussures confortables, sans omettre de se laver quotidiennement les pieds et de les sécher.Par ailleurs, les diabétologues recommandent à leurs patients de s'auto-examiner en vue de déceler au plus vite les petites lésions qui pourraient ne pas être ressenties à cause de la neuropathie et de les traiter immédiatement. Les plaies sont désinfectées avec un antiseptique sans colorant, et ce, pour ne pas dissimuler les éventuelles rougeurs au niveau des pieds.