De notre correspondant à Oran Samir Ould Ali Le très controversé hôpital d'Oran vient de bénéficier (encore une fois) d'une enveloppe de 780 millions de dinars, destinée au programme de mise à niveau, pour doter les services des moyens permettant une bonne prise en charge des malades et casser ainsi l'image de mouroir que l'établissement hospitalier traîne depuis de très longues années. Hormis les travaux qui sont en cours, depuis quelques semaines, dans les services d'hémodialyse, de psychiatrie et de pneumo-phtisiologie, la direction du CHUO rappelle qu'outre l'amélioration des prestations des urgences médico-chirurgicales, soumises à une forte pression avec près de 600 consultations chaque jour, il est prévu la réalisation d'un nouveau service infectieux pour 200 millions de dinars et la construction d'une nouvelle structure des urgences médico-chirurgicales pour un montant de 1,5 million de dinars. Exemple de ce renouveau annoncé, la récente réouverture du service de chirurgie dentaire après une opération de rénovation qui aura duré plusieurs mois et coûté la bagatelle de 55 millions de dinars. Pendant les travaux, le staff médical avait été transféré dans une autre structure, mais les conditions sanitaires étaient telles que les praticiens en étaient arrivés à ne plus recevoir les malades pendant plusieurs mois.Parmi les grands chantiers que la direction du CHU voudrait mener à terme, dans le cadre de l'actuel plan quinquennal, la réalisation d'une unité de chirurgie spécialisée, la construction d'un service regroupant tous les laboratoires de l'hôpital, la démolition aux fins de les reconstruire de tous les bâtiments vétustes, l'acquisition de vingt générateurs d'hémodialyse, la construction d'une station d'eau, le remplacement de la literie et l'acquisition d'équipements médicaux.Il reste qu'en dépit de ces perspectives, de nombreux praticiens du CHUO s'interrogent sur les intentions du ministère de la Santé concernant le devenir de cet établissement qui, insistent-ils, recèle de sérieuses capacités humaines. «La tutelle doit se prononcer clairement sur les perspectives de cet établissement soit en mettant les moyens pour qu'il rayonne en tant que véritable CHU ou bien en le reléguant au statut d'hospice», avait notamment interpellé un professeur à l'occasion de la réouverture du service de chirurgie dentaire.Pour mémoire, la wilaya d'Oran dispose de neuf établissements publics de proximité, trente-six polycliniques, cinq centres de transfusion sanguine et six centres d'hémodialyse employant 3 348 praticiens spécialistes et 1 026 généralistes. Eu égard au nombre de la population oranaise estimée à plus d'un million et demi, il existerait 2,80 lits pour mille habitants (pour une moyenne nationale de 2), 1 médecin pour 432 habitants, une salle de soins pour 2 375 habitants, un dentiste pour 1 990 habitants, une polyclinique pour 44 016 habitants, un pharmacien pour 2 375 habitants et un psychologue pour 20 652 habitants. Ces chiffres, fournis par la Direction de la santé d'Oran, devraient changer avec la concrétisation annoncée à court ou moyen terme d'un certain nombre de projets, dont le centre des brûlés de Bir El Djir, trois hôpitaux de 240 lits, un centre de transfusion sanguine, un centre intermédiaire pour toxicomanes et neuf polycliniques. A plus long terme, il est question de la réalisation d'un bloc des urgences à l'hôpital d'El Mouhgon, de la construction de deux polycliniques à Aïn El Turck, de l'équipement des maternités en matériel médical, de la réalisation de trente salles de soins en zone urbaine, d'un laboratoire national de contrôle des produits pharmaceutiques, d'un centre régional du sang, d'un service pour la greffe de la moelle au CHUO, d'un centre antidouleurs, d'un centre d'hémodialyse de 20 lits à Sénia...