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Immersion dans l'univers littéraire de Kawtar Adimi, la nouvelliste en herbe
L'écrivaine semble entamer une carrière pleine de promesses
Publié dans La Tribune le 11 - 09 - 2008

Une jeune étudiante active et pleine de volonté. Une jeune Algéroise tenace et débordante d'énergie qui, depuis qu'elle a atteint l'âge de la majorité, il y a quatre ans, ne cesse d'entretenir ses ambitions en alliant études et travail à mi-temps. Une jeune Algérienne joviale et même gaie. Dans cette terre de toutes les contradictions nommée Algérie où 70% de la population, c'est-à-dire les jeunes de son âge, ne trouvent pas facilement de quoi meubler leur temps libre et encore moins des espaces d'expression pour vivre leurs passions, quelles qu'elles soient, elle, a gagné le pari de vivre la sienne. Quand elle quitte l'effervescence de la ville, c'est dans le silence qu'elle se recueille et non des moindres.
Dans le silence plein et lourd. Celui dans lequel elle entend résonner des mots fusant de toute part, des mots qui s'entrechoquent, s'associent et se bousculent. Elle aime les mots. Elle joue avec, les bichonnent et
«leur fait même la gueule» parfois quand ils lui font défaut. Quand sa tête est trop pleine de soucis et qu'elle l'empêche de les dompter. Mais elle les aime quand même car ils réussissent toujours à l'arracher à la
platitude du réel pour lui permette d'entrer dans la vraie vie, sa vie !
Elle s'appelle Kawtar Adimi et écrire est sa vocation. Une plume à la fois naïve et truculente. Une plume précise, concise et souvent poétique qui excelle dans l'art de la nouvelle. Elle nous raconte des histoires touchantes, des histoires qui font réfléchir mais aussi des histoires qui font peur.
Elle y investit toutes ses expériences sensorielles, ses idées et son émotivité. Loin du lyrisme emphatique et ennuyeux. Plutôt proches de la simplicité dites avec des mots justes et suggestifs. Tout ce qu'elle a à dire sur la vie et le monde, elle le fait à travers des récits brefs et vraisemblables. Des nouvelles.
Prix du jeune écrivain francophone
C'est avec la nouvelle le Chuchotement des anges, qui raconte son Algérie d'hier tourmentée par la guerre de libération et celle d'aujourd'hui stigmatisée par le terrorisme dévastateur que Kawtar Adimi a décroché en mai 2006 le 6ème prix du jeune écrivain francophone, premier signe d'une carrière qui reste à construire. Le prix du jeune écrivain francophone est organisé chaque année par l'Association du prix du jeune écrivain qui apporte, par ailleurs, son concours à d'autres prix littéraires francophones tels que le prix des cinq continents de la Francophonie.
Il distingue des manuscrits (nouvelles, romans, contes) écrits en français par de jeunes étrangers francophones âgés de 15 à 27 ans. Chaque année, un ouvrage rassemblant les meilleures nouvelles des lauréats du prix du jeune écrivain et du prix du jeune écrivain francophone est publié par une maison d'édition. Pour le 22ème prix remis le 20 mai 2006, édition à laquelle Kawtar a participé, le recueil des textes primés, dont le Chuchotement des anges, a été publié en mars 2007 par les éditions Buchet-Chastel sous le titre… Ne rien faire et autres nouvelles. Depuis, les portes de la littérature et de l'édition se sont ouvertes à notre nouvelliste…
Depuis, les distinctions s'enchaînent
Dur, dur de faire face au noir quand le sommeil s'en va ! Eh bien pas pour tout le monde ou du moins pas pour Kawtar qui a vite fait de rejoindre la Toile pour tromper ses insomnies, notamment pour partager des expériences littéraires. Le deuxième concours de nouvelles auquel elle a participé a été l'occasion d'écrire en une nuit un récit triste et désarmant. Celui de l'inceste. Ce qui lui vaut le 4ème prix des insomniaques. Une distinction à rajouter sur une liste qui va aller en s'allongeant. Le Satin volé est une nouvelle dans laquelle un narrateur parfois compatissant et d'autres fois inflexible et rébarbatif s'adresse à une «jeune femme voilée par la nuit et le tissu pourpre des maudites» originaire de Tlemcen. Une femme qui vend sa «divine beauté» dans «la place du déshonore» pour acheter sa liberté. C'est en s'attaquant à ce thème cuisant et amer qu'est la prostitution que Kawtar a décroché en juin 2008 le 6ème prix du jeune écrivain francophone pour la seconde fois… après avoir conquis le jury français, Kawtar s'est ensuite attaquée à ceux de son pays, d'abord à travers sa nomination au prix Mohammed Dib pour un recueil de nouvelles et ensuite dans le cadre de la première édition du Festival international de la littérature et du livre de jeunesse d'Alger où elle a remporté le premier prix avec sa nouvelle, Sur la tête du Bon Dieu.
Elle travaille actuellement à l'écriture de son premier roman qu'elle publiera probablement dans les mois à venir. Elle marque ainsi l'ébauche d'une carrière prometteuse. Elle s'appelle Kawtar Adimi, retenez bien son nom ! On entendra sûrement encore parler d'elle…
F. B.
Entretien express
LA TRIBUNE : Si tu devais définir la littérature, qu'en dirais-tu ?
Kawtar Adimi : Elle est parole, acte, besoin, existence. Elle est aussi gouffre. La littérature est l'échappatoire dans laquelle on peut plonger tête la première, sans se demander si on en reviendra vivant, en espérant même ne pas y survivre.
Il semble, selon les textes que tu as fait connaître jusqu'à présent, que tu éprouves une grande prédilection pour la nouvelle ; pourquoi ?
La nouvelle parce qu'elle permet de jouer sur les structures, presque comme un exercice.
Souvent les écrivains se laissent habiter longtemps par leurs sujets avant de les mettre sur papier ; y a-t-il des thématiques qui te tiennent à cœur et que tu te vois explorer dans tes prochaines créations ?
Oui, le bouillonnement culturel qui a lieu en ce moment par exemple. Tous ces jeunes qui s'activent un peu partout, à droite et à gauche, que ce soit au niveau d'associations ou seuls, m'inspirent énormément. La thématique que j'aimerais creuser est donc ce qu'est l'Algérie des jeunes d'aujourd'hui.
On entend souvent parler de la prose de Kaouther Adimi ; et la poésie dans tout ça ?
La poésie et moi, on ne fait pas bon ménage ! La revue Algérie Littérature Action a tout de même publié un de mes poèmes récemment, mais je n'envisage pas pour le moment de m'y mettre, je préfère rester dans
la prose.
Qu'attends-tu précisément de l'écriture et de la carrière d'écrivaine que tu entames ?
De l'écriture j'attends ce que j'ai toujours attendu : une liberté totale de création, un exutoire où verser tout ce qui bouillonne en moi. En matière de projets, à long terme j'espère avoir toujours le temps d'écrire, et à court terme, une première publication.


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