Les travailleurs d'Algérie Poste sont en grève depuis trois jours pour réclamer la mise en application des augmentations de salaires. Le passage, samedi dernier, du Directeur général d'Algérie Poste, à la Recette principale d'Alger, n'a pas réglé le problème. Conséquence : les fonctionnaires de cette entreprise, qui compte environ 3 400 bureaux sur le territoire national, ont décidé de geler leur activité jusqu'à nouvel ordre. Un fonctionnaire d'Algérie Poste, nous a indiqué que «les employés de l'entreprise veulent une augmentation salariale de 30% en plus des autres indemnités. Ce qui est un minimum». Mais la goutte qui a attisé la colère des postiers, c'est le fait que les augmentations arrachées auprès de la tutelle restent suspendues à un autre facteur. Ce n'est pas tous les postiers qui auront des augmentations. Cette mesure de gel des augmentations touche les employés exerçant dans des bureaux de poste aux bilans financiers négatifs.A cet effet, nous apprenons auprès des travailleurs que plus de 2 100 bureaux de poste enregistrent un bilan négatif contre un peu plus de 1 200 qui ont réalisé des bilans positifs. La déclaration du directeur général d'Algérie Poste, selon laquelle «il n'y a pas d'argent», n'a pas été du goût des travailleurs. Ces derniers se rappellent que «même le ministre de la Poste et de la technologie de l'information avait reconnu la légitimité des revendications». La tutelle avait alors suggéré aux travailleurs de «constituer leur syndicat pour mener les discussions autour des questions soulevées». La suggestion de la tutelle a été vite «concrétisée» par les travailleurs de l'entreprise, qui ont créé un syndicat le 12 avril 2011. Première action : l'élaboration d'une plate-forme de revendications de 9 points. Jusqu'à maintenant, la direction générale n'a répondu qu'à 3 points. Les 6 points liés aux revendications salariales ne sont pas encore satisfaits. Affirmant la «spontanéité» de ce débrayage, des travailleurs ont exprimé, dans la matinée d'hier, leur mécontentement suite à une mesure de limogeage prise par les responsables. Cette mesure de licenciement a ciblé le receveur de la Recette principale d'Alger (RPA). «Le taux de suivi de la grève, annoncée illimitée, reste différent d'une wilaya à une autre», selon des témoignages de grévistes. A. Y.