De notre correspondant à Oran Mohamed Ouanezar Des tractations poussées sont en cours dans le secteur des banques depuis quelques semaines entre syndicalistes et autres fonctionnaires autour d'actions de protestation qu'ils comptent engager. Selon des fonctionnaires de différentes banques publiques, «la situation qui prévaut dans le secteur des banques est explosive. On ne peut pas supporter davantage. Il y a beaucoup d'incohérences et de disparités criantes dans le secteur. Les pouvoirs publics doivent réagir au plus vite, avant que la protesta ne prenne acte», note un cadre de la BNA. Dans cette banque, les employés des guichets et des bureaux pressent leurs syndicalistes d'annoncer une action de grève d'envergure. «Nous sommes dans une situation déplorable. Tous les secteurs ont été entendus et revalorisés, sauf les banques. Est-ce qu'il faut passer à l'action pour se faire entendre ? Nous percevons des salaires minables, alors que nous assumons des volumes de travail importants et brassons des milliards quotidiennement. Nous gérons des portefeuilles financiers et des opérations de crédits et d'allocations financières diverses en dinars et en devises, sans contrepartie aucune», s'insurge un cadre à la BDL. «Il y a beaucoup de disparités entre les banques publiques elles-mêmes. Nous n'avons pas les mêmes grilles de salaires. Certains injectent la plus-value dans le capital social, d'autres la partagent sous forme d'allocations ou de primes entre les salariés», note un cadre de la BDL qui a requis l'anonymat pour des raisons évidentes. «Je suis chef de département d'un portefeuille sensible. Mon salaire mensuel avec primes et tout ne dépasse pas les 70 000 DA, alors que pour les mêmes tâches et fonctions, un salarié de Société générale qui active en Algérie touche plus de trois fois mon salaire, sans parler des avantages», nous explique un autre banquier à Oran. Les syndicalistes qui restent poussés par leur base militante et l'ensemble des travailleurs du secteur ne savent plus où donner de la tête, étant donné que la centrale syndicale, en pleine discussion dans le cadre de la tripartite, n'est pas prête à semer le trouble et à favoriser la fronde sociale dans le secteur. Cela est d'autant plus sensible que le vent du changement a touché la Fédération nationale des travailleurs des finances, des banques et des assurances.