Un double attentat-suicide a coûté la vie à au moins 35 personnes et blessé une trentaine d'autres hier à Taji, une petite localité au nord da la capitale irakienne de Baghdad, ont indiqué des sources du ministère de l'Intérieur. Le premier kamikaze a fait explosé sa voiture, bourrée de TNT, en fonçant droit sur le siège de la mairie où se tenait une réunion des élus locaux, des chefs de tribu et des services de sécurité qui débattaient sur les moyens d'améliorer le cadre de vie des citoyens, ont rapporté les médias. La seconde attaque a eu lieu quelques minutes plus tard. Au milieu de la panique et du désordre régnant, un deuxième kamikaze a enclenché sa ceinture explosive, profitant de la présence d'une foule de gens venue secourir les blessés sur place. Au total, «trente-cinq personnes ont été tuées et vingt-huit blessées dans un double attentat à Taji», a indiqué un communiqué du ministère de l'Intérieur faisant état d'un bilan provisoire. Aucune information n'était toutefois disponible concernant les victimes qui seraient décédées à l'intérieur du siège de la mairie détruit en partie par la déflagration. Auparavant, le porte-parole du Commandement des opérations de Bagdad avait annoncé que «deux attentats, l'un à la voiture piégée et l'autre à la bombe, avaient eu lieu simultanément contre un bureau délivrant des cartes d'identité et contre le siège du conseil municipal, faisant de nombreuses victimes» dans cette zone à majorité sunnite. Cette double attaque intervient le lendemain même d'un autre attentat, cette fois-ci avec des tirs de roquette près d'un hôtel relevant de la zone verte, un secteur ultra-protégé de la capitale irakienne où se trouvent la plupart des représentations diplomatiques et de certains départements ministériels irakiens. Au moins sept personnes ont été mortellement atteintes par cette attaque de lundi soir, selon des sources militaires irakiennes. Les victimes de cette attaque sont des membres des familles des employés de l'établissement hôtelier, habitant dans des bâtisses en préfabriqué. «Sept personnes ont été tuées et vingt-cinq caravanes détruites», a précisé un porte-parole de l'armée irakienne, précisant que deux hommes ont été arrêtés dans le district chiite de Zafraniya, dans le sud de Baghdad, après l'attentat. Une autre roquette Katioucha, un lance-roquettes et une caméra vidéo ont été, par ailleurs, saisis. A noter que le mois de juin dernier a été le plus meurtrier depuis le début de l'année, avec 271 Irakiens tués, dont 155 civils, 77 policiers et 39 soldats, selon des chiffres compilés par les ministères de la Santé, de la Défense et de l'Intérieur, soit une augmentation de 34% par rapport au mois de mai passé. Devant la flambée de la violence que les services de sécurité locaux n'arrivent toujours pas à maîtriser, Kamal Kirkuki, l'actuel président du Parlement de la région autonome du Kurdistan irakien, a fait part de son souhait de voir les troupes américaines rester en Irak. «J'aimerais qu'il y ait un vote unanime sur le retrait ou le maintien des forces américaines en Irak», a dit ce haut responsable du Parti démocratique du Kurdistan (PDK). «A l'heure actuelle, la situation en Irak ne permet pas un retrait américain. Il y a toujours un manque de stabilité et les attaques terroristes se poursuivent», a-t-il ajouté. L'armée américaine a déjà amorcé le retrait d'une grande partie des soldats de l'Irak après avoir occupé ce pays entre 2003 et 2010. Le retrait total des forces américaines devrait intervenir d'ici quelques mois, comme l'avait promis le président des Etats-Unis Barack Obama. L. M.