La Chine s'apprête à lancer le premier module de sa station spatiale, Tiangong-1, avec quelques mois de retard, relate Leonard Davis sur le site Space.com. Selon le site, le module est actuellement arrivé sur les lieux du lancement, au Centre de lancement de satellites Jiuquan dans la province de Gansu. Il y subit les derniers tests.Tiangong-1, le premier module du «palace paradisiaque», sera destiné à devenir une pièce de connexion entre différentes parties de Tiangong, la station spatiale, comme le montre l'infographie créée par Space.com.D'un poids de 8,5 tonnes, il devrait être lancé par une fusée «Longue Marche» au troisième trimestre 2011, puis suivi au quatrième trimestre par Shenzhou-8, un vaisseau automatique de transport qui s'y arrimera avant de revenir. Il permettra de compléter les tests de mise en orbite, d'arrimage et de retour, afin de préparer les missions Shenzhou-9 et 10, qui transporteront des taïkonautes. Elles devraient avoir lieu en 2012.Selon Rex Walheim, astronaute américain qui a participé à la dernière mission de la navette spatiale : «Que la Chine soit dans l'espace, je trouve que c'est une très bonne chose. Plus il y aura de pays dans l'espace, plus nous pourrons développer une coopération entre tous les pays […]. L'espace est une des plus grandes communautés internationales que nous puissions avoir.» Même si la Chine montre de l'intérêt pour coopérer avec la Station spatiale internationale, celle-ci paraît pour l'instant peu probable. Selon Gizmodo, les standards d'amarrage entre les vaisseaux chinois et l'ISS sont incompatibles.Si le programme spatial américain gouvernemental se résume pour l'instant à l'envoi de robots d'exploration, le gouvernement s'en remet - contrairement au gouvernement chinois - aux firmes privées pour les navettes. «Le ticket pour la Station spatiale internationale [devrait atteindre les] 20 millions de dollars d'ici à 2016, date à laquelle les Etats-Unis devraient de nouveau disposer d'un lanceur. A condition que les entreprises privées auxquelles la Nasa a confié son avenir dans l'espace habité soient capables de prouver, en l'espace de cinq ans, que leurs vaisseaux sont suffisamment fiables pour qu'on leur confie des vies humaines.»Charles-Louis Labrecque, chercheur en sciences politiques à l'université de Laval, commentait en avril 2011 : «90% des technologies spatiales chinoises peuvent avoir une utilité militaire. Les stratèges chinois voient l'espace comme un théâtre d'opérations crucial pour conduire les guerres du 21ème siècle.» On ne connaît pas, selon lui, «les motivations qui amènent ce pays à développer tant de technologies et tant de capacités pour le domaine spatial».