De notre correspondant à Annaba Mohamed Rahmani Un jeune policier en civil a été agressé, hier en début d'après-midi, par 3 individus au niveau du quartier Place d'Armes à Annaba. Les malfaiteurs tentaient de lui arracher un sac qu'il portait en bandoulière. Le policier, qui s'est défendu en assénant des coups à ses assaillants, a plus ou moins réussi à s'en sortir, puisque les 3 bandits ont pris la fuite après l'intervention d'un commerçant venu prêter main forte à la victime ensanglantée. Le policier avait été en effet roué de coups jusqu'à tomber par terre. Il a pu néanmoins se relever pour aller chercher du secours auprès de ses collègues qui se trouvaient postés à quelques dizaines de mètres, dans la rue du CNRA. Ces derniers arrivés en force ont aussitôt bouclé tout le périmètre, pour rechercher et arrêter les auteurs de cette agression. Mais il était déjà trop tard, les malfaiteurs évanouis dans les ruelles de la vieille ville. Les policiers ont certes interrogé les passants, les commerçants et les camelots du coin, en vain. Comme à l'accoutumée, les lois de l'omerta ont prévalu et les jeunes délinquants continueront encore à écumer les lieux et à commettre leurs forfaits sans être inquiétés. Il faut dire, ainsi, que nous l'avons déjà rapporté à plusieurs reprises dans ces mêmes colonnes, que le quartier Place d'Armes à Annaba est devenu une zone de non-droit, où même les policiers n'osent pénétrer, eux-mêmes se contentant de se poster aux environs et à la limite de ce quartier, de crainte d'être pris pour cible d'une «descente» de bandes de jeunes délinquants armés d'épées et de barres de fer. «Ce quartier est contrôlé par des bandes de jeunes dont l'âge ne dépasse pas les 20 ans ; ils font ce qu'ils veulent et se comportent comme s'il s'agissait d'un territoire conquis», nous a confié un commerçant, avant d'ajouter : «Nous vivons l'enfer chaque jour ; nos clients sont agressés et dépouillés de leurs biens, à tel point que le commerce est mort et que l'on ne travaille presque plus.» Le vol à l'arraché de téléphones portables ou de bijoux y est devenu monnaie courante. Les citoyens, qui déplorent cette situation, n'en peuvent plus, et les plaintes affluant au commissariat restent sans suite, d'autant que dans ce dédale de ruelles sinueuses, il est facile de se cacher et de disparaître. «Je vous en prie, écrivez ce qui se passe, nous demande un restaurateur de la Place d'Armes ; je n'ai presque plus de clients ; on ne vient plus ici, les gens ont peur.» Du côté de la rue Emir Abdelkader, en plein centre ville, nous avons assisté samedi dernier à une scène qui réconforte et rassure toutefois le citoyen ; une action digne de films hollywoodiens. Il était 12h30 environ, quand un jeune a réussi, au milieu de la circulation assez dense, à voler d'une voiture le sac de la conductrice. La malheureuse avait oublié de monter les vitres. Profitant d'un embouteillage, le jeune délinquant a mis la main sur le sac et s'est enfui dans le sens inverse de la circulation. Un policier en tenue, auquel la scène n'avait pas échappé, lui a alors couru derrière, poussant le malfaiteur à se débarrasser de son butin et à disparaître dans une rue adjacente. La jeune dame en larmes et prise d'hystérie a pendant ce temps bloqué la circulation avec son véhicule. C'est alors que le brave policier est apparu en courant pour lui restituer son sac, tout en lui demandant d'en vérifier le contenu. La victime, qui n'en revenait pas, le remercia vivement et reprit sa route. C'est un acte de bravoure qui a été salué par tous... Si ce geste se généralisait, ce serait vraiment une bonne chose pour rassurer les citoyens et rétablir la sécurité.