Il y a de la détermination dans les propos du ministre de la pêche et des ressources halieutiques; appliquer à la lettre la réglementation contre les bénéficiaires de soutien de l'Etat qui n'ont pas honoré leurs engagements. Abdellah Khenafou a été clair hier sur les ondes de la chaîne III de la radio algérienne lorsqu'il a abordé le dossier des propriétaires de thoniers acquis grâce aux subventions de l'Etat. " Ceux qui ne pêcheront pas leur quota cette année seront tout simplement sanctionnés ". Le ministre promet d'intervenir pour récupérer les thoniers pour lesquels l'Etat a déboursé entre 2 et 3 milliards de dinars sous forme de soutien. En fait, l'affaire a éclaté l'année dernière lorsque les propriétaires de thoniers n'ont pas pêché les " 1000 tonnes de thon". D'où la réaction du ministre qui met en garde en annonçant qu'il prendra attache avec les pêcheurs pour déterminer l'origine du problème. " Si les pêcheurs sont confrontés à des problèmes techniques nous les aiderons mais la décision est prise pour d'autres considérations nous les sanctionnerons ", a-t-il prévenu. Pour lui, il est " inacceptable que des thoniers soient utilisés pour pêcher de la sardine ". La tutelle engagera ainsi des discussions et la décision finale sera prise au mois de mai prochain. Abdellah Khenafou a souligné que l'Etat est décidé en tout cas à reprendre l'aide accordée. Le ministre est revenu par ailleurs sur le plan de développement de son secteur qu'il compte " organiser davantage ". Parmi les mesures annoncées le gel des aides pour l'acquisition de chalutiers. Comme argument avancé par le ministre, le nombre d'unités de pêche qui est actuellement de " 4500 " considéré comme " suffisant d'autant que l'âge de la flottille est passé de 20 à 2 ans ". Concernant la pêche du corail, il a déclaré que l'interdiction sera levée prochainement suite à l'étude réalisée dans les zones frontalières Est et Ouest et qui a permis de prendre une telle décision. Néanmoins, la pêche sera régiet par un " plan de gestion qui permettra la reproduction en se basant sur la concession et le respect du quota qui est de 6 tonnes annuellement ". Quant au prix du poisson qui reste très élevé sur le marché, le ministre est catégorique " la spéculation n'a rien à voir et c'est bien l'offre et la demande qui influent sur les prix ". Chiffres à l'appui, il estime que l'Algérie ne pêche que " 140.000 tonnes loin des 220.000 déjà annoncées". Mieux encore, Abdellah Khenafou a remis en cause l'étude faite en 2005 estimant que les procédés utilisés ne sont pas fiables. L'étude en question parle de capacités de " 600.000 tonnes ". Aux yeux du ministre, il faut à présent un " plan d'investissement selon les ressources et cela sera déterminé après l'étude que son département va lancer et surtout grâce à l'apport d'un bateau de recherche à acquérir prochainement ". Abdellah Khenafou préconise enfin que les 9 ports de pêche soient sous tutelle du ministère pour mieux réguler le marché.