Photo : M. Hacène Par Ali Boukhlef Attaqué de toute part, Abdelmadjid Sidi-Saïd veut défendre l'honneur de son syndicat. Pour mettre en avant les «acquis» de la Centrale syndicale après la tripartite, le secrétaire général de l'UGTA a réuni les présidents des fédérations de son organisation et donne «la preuve par les chiffres». Avant d'aller dans les détails d'une tripartite présentée comme un trophée des organisations patronales, le chef du seul syndicat autorisé à siéger devant le gouvernement, a fait une annonce. Comme pour rassurer les quelques journalistes présents. «Je vous donne un scoop : nous avons pratiquement terminé la confection de la nouvelle grille de référence pour les journalistes. Nous avons consulté des experts français, norvégiens, tunisiens, américains et sénégalais pour sortir avec plusieurs références. Il est évident que le problème ne se posera pas pour le secteur public. Le problème sera de faire appliquer pour le secteur privé», a indiqué Sidi-Saïd.Le premier grand acquis présenté par Sidi-Saïd est d'abord l'ordre du jour de la tripartite. «Parmi les 8 points inscrits, 6 sont l'œuvre de l'UGTA», s'est-il enorgueilli. Et le fond ? L'orateur mettra en avant deux points. D'abord le SNMG. S'il n'a pas donné le nombre de personnes qui seront touchées par cette augmentation, «un chiffre qui sera rendu public la semaine prochaine», dit-il, il a en revanche énuméré le nombre de fois que le salaire minimum a été augmenté. «12 fois en 21 ans», a-t-il avancé. Mieux, le SNMG a connu au moins 5 augmentations en 10 ans. «Ne me dites pas que rien n'a été fait», a-t-il dit à l'adresse de ses contradicteurs.L'autre acquis mis en avant par Abdelmadjid Sidi-Saïd est la suppression de l'article 87 bis du Code du travail qui empêche une hausse systématique des salaires à chaque augmentation du SNMG. «L'article 87 bis est terminé. Cette fois-ci, il est clair qu'il ne s'agit plus que de préparer la prise en charge de cette question dans la prochaine révision du Code du travail», a-t-il mis en avant. Il a annoncé qu'un groupe de réflexion a été mis en avant «afin de déterminer les incidences financières» d'une telle mesure.Le grand acquis présenté par Sidi-Saïd concerne plutôt le monde économique. «Nous avons placé avant tout la sauvegarde de l'outil national de production. Je m'explique : nous faisons la différence entre les vrais patrons, qui créent de la richesse et de l'emploi. Ces derniers méritent notre soutien. Mais nous ne soutenons pas les barons de l'import-import», a-t-il asséné. Il s'est surtout félicité de l'apport de l'argent public dans la réhabilitation et le soutien aux entreprises en difficulté. «La réhabilitation de 356 entreprises publiques a déjà mobilisé une enveloppe de 1 232 milliards de DA auxquels s'ajouteront les 270 milliards de DA décidés par la dernière tripartite pour soutenir les entreprises publiques et privées en difficulté», a-t-il révélé. Il a expliqué qu'il vaut mieux «donner cet argent à la production au lieu de le consommer».Le lancinant dossier des retraites préoccupe l'UGTA, selon Abdelmadjid Sidi-Saïd. Il a expliqué que le dossier est tellement important que la Centrale syndicale a invité le secrétaire de la Fédération nationale des travailleurs retraités à assister à la dernière tripartite. Il n'y a pas encore de grandes annonces, mais le secrétaire général de l'UGTA demande d'ores et déjà le relèvement des retraites de «40% sur le budget de l'Etat». Avant l'aboutissement des négociations en cours, Sidi-Saïd a annoncé que l'augmentation du SNMG entraîne, dès janvier 2012, la hausse des pensions de retraite de «600 000 retraités» d'à peu près 2 000 DA. «Cela prouve que nous n'avons jamais abandonné les retraités», s'est-il défendu A. B. Sidi-Saïd avertit les DG de l'Etusa et d'El Aurassi Abdelmadjid Sidi-Saïd a mis en garde, publiquement, contre la non-tenue des promesses du directeur général de l'Entreprise de transport urbain et suburbain d'Alger (Etusa) vis-à-vis de certains anciens travailleurs en grève. «Pour que les choses soient claires. Ces travailleurs ont un contentieux avec le DG. Ce dernier leur a promis de régler leur problème avec la CNAC. Il n'a pas tenu sa promesse. Je l'interpelle publiquement, aujourd'hui. Soit il règle le problème, soit nous passerons à des solutions radicales», a-t-il averti, tout en précisant que le problème ne concerne pas forcément son organisation. Il a tenu pratiquement les mêmes propos à l'encontre du directeur général de l'hôtel El Aurassi qui enregistre un mouvement de grève.«Je dis à certains gestionnaires que nous avons une haute idée de la stabilité de la République. Mais qu'ils cessent de passer leurs intérêts avant ceux de l'Etat. Nous sommes un océan d'habitude calme. Mais dès qu'il se soulève, c'est un tsunami», a-t-il encore mis en garde.Une trentaine de travailleurs de l'Etusa observent un sit-in depuis plusieurs jours devant le siège de la Centrale syndicale. Licenciés en 1998, ils demandent le paiement des indemnités de licenciement. Ce que la Caisse nationale d'assurance-chômage (CNAC) et la direction de l'entreprise n'ont pas encore fait.