De notre correspondant à Oran Samir Ould Ali Le gouvernement envisage la création de 200 000 petites et moyennes entreprises à l'horizon 2015. Le ministère de tutelle, qui mobilise une enveloppe de 368 milliards de dinars (soit près de 4 milliards de dollars US) pour la requalification de 20 000 PME/PMI, travaille à améliorer l'environnement, pas toujours très favorable, entourant le processus de création d'entreprises. Les candidats à l'aventure déplorent les lenteurs administratives et la frilosité des banques, et les établissements financiers regrettent que la moitié des crédits alloués aux projets naissants ne sont jamais remboursés, une fois les entreprises enterrées. Telles sont, en substance, les principales informations qui sont ressorties de l'ouverture, hier matin, de la première édition du Carrefour du jeune entrepreneur qui se tient jusqu'au 17 novembre, au Centre des conventions d'Oran. Une manifestation destinée, selon ses concepteurs du ministère de la PME/PMI, à mettre en présence tous les acteurs publics et privés évoluant autour du triptyque jeune-entreprise-création : «Nous travaillons à mettre en synergie les dizaines de dispositifs d'aide à la création de l'entreprise, à inculquer la culture de l'entreprise chez les jeunes et à améliorer le climat de l'investissement et la création de l'entreprise», a rappelé le premier responsable du ministère de l'Industrie, de la PME et de la Promotion de l'investissement, M. Mohamed Benmeradi, lors d'une conférence de presse, en reconnaissant que malgré tous les efforts consentis ces dernières années, le taux de chômage est estimé à 10%, dont 20% concernent la population juvénile. Mais, a-t-il assuré, l'Algérie dispose et met en œuvre les moyens qu'il faut pour corriger la situation, notamment en aidant les jeunes qui le souhaitent à bâtir leur propre entreprise et à agir dans l'économie nationale. Interpellé sur le phénomène de la bureaucratie qui continue d'handicaper toute velléité de création d'entreprise, Benmeradi a indiqué que le gouvernement s'est attelé, à travers cinq ateliers, à mettre en place une stratégie d'assainissement du climat d'investissement, notamment en travaillant sur la lutte contre la bureaucratie.Sur le projet de partenariat avec Renault (dont on dit qu'il devrait être concrétisé avant la fin de l'année), le ministre n'a pas caché son agacement des lectures faites par les médias sur l'évolution en dents de scie du dossier. «Le dossier Renault est en cours de négociations», a-t-il répondu en se refusant à développer, mais en assurant que ce dossier de partenariat ne constituait pas un point de fixation pour l'Algérie. «Nous avons d'autres projets dans tous les autres segments d'activité industrielle et nous ambitionnons de construire une industrie nationale, une économie qui ne va pas forcément s'appuyer sur le partenariat étranger (…)», a-t-il ajouté en indiquant, toutefois, que le premier camion construit en partenariat avec le groupe Mercedes devrait sortir en 2013.Interrogé sur le sort réservé à l'industrie textile, le ministre a rappelé l'ambition du gouvernement de récupérer 20% des infrastructures du textile dans les quatre ou cinq prochaines années, afin d'augmenter les parts de marché du produit national qui ne couvrirait que 2% des besoins locaux.La première édition du Carrefour du jeune entrepreneur, qui s'achèvera le 17 du mois en cours, enregistre la participation des directions de l'emploi et de la pêche, des organismes d'aide à la création de l'entreprise, de plusieurs banques et établissements financiers, mais aussi des universités d'Es Sénia et Usto, ainsi que d'écoles de formation.Selon le programme établi, trois conférences sont au menu de la manifestation, dont «Les industries culturelles et créatives - Quel potentiel pour entreprendre ?» et «Opportunités de création/développement d'entreprise dans l'économie verte, organisées par le programme Deved, coopération allemande au développement Giz».