De notre correspondant à Aïn Defla Madani Azzeddine Pour diverses raisons souvent un peu compliquées, certains citoyens n'arrivent pas à supporter les conséquences pesantes sur leur santé mentale et se retrouvent dans le besoin urgent d'une prise en charge médicale, laquelle n'est pas disponible dans certaines régions du pays ou inaccessible pour d'autres raisons liées à la cherté de ce genre de prestations médicales. L'ignorance, le manque de culture médicale et le traitement en retard ont été souvent à l'origine de la dégradation de la santé mentale de nombreuses personnes, qui se retrouvent abandonnées dans la rue dans des conditions très pénibles toute l'année durant laquelle les changements climatiques n'épargnent personne. Au niveau de la wilaya d'Aïn Defla, le nombre des malades mentaux ne cesse d'augmenter pour les mêmes raisons. Des malades n'ont de refuge que la rue et n'arrivent à survivre que grâce aux dons des citoyens faute d'hôpital psychiatrique. Certains sont dangereux pour la société d'autant plus qu'ils peuvent agresser n'importe qui. De nombreux cas ont été signalés dans les communes de cette wilaya. Au chef-lieu, des malades mentaux ont vécu une grande partie de leur vie dans la rue et personne ne bouge pour leur assurer une prise en charge convenable dans un établissement de santé spécialisé. D'autres ont même quitté ce monde et personne n'a bougé le petit doigt ; les habitants d'Aïn Defla se rappellent bien celui qu'on surnommait «Hercule» qui a passé presque la totalité de sa vie dans la rue avant de rendre l'âme. El Miliani, un autre malade qui vit encore, très connu de la population à cause des travaux de nettoyage de la ville qu'il entreprend quotidiennement, se trouve aussi dans une situation lamentable. De plus, il commence à prendre de l'âge et rien n'a changé pour sa santé. Les citoyens, conscients du travail qu'il fait pour leur ville en matière de propreté, font de leur mieux pour le nourrir et lui offrir des habits pour le protéger des changements climatiques. En revanche, les services concernés ne font pratiquement rien pour le prendre en charge. Selon Kamel, El Miliani, qui a fait l'objet d'un reportage diffusé par l'ENTV il y a quelques années, n'a bénéficié d'aucune prise en charge alors que sa maladie lui dicte de faire des travaux d'utilité publique. El Miliani n'est qu'un exemple de malade qui finira sûrement ses jours dans les rues du chef-lieu si les services concernés ne réagissent pas dans les plus brefs délais par des actions visant à lui assurer une prise en charge dans un milieu hospitalier. La situation est semblable pour de nombreux malades y compris des enfants qui ont commencé à s'adapter dans leur nouvel environnement à cause d'absence d'hôpitaux psychiatriques. Selon des sources, certains malades ont été acheminés vers l'hôpital psychiatrique de Blida. Cependant, il sont relâchés juste après sûrement pour manque de places dans cette structure qui couvre plusieurs wilayas du Centre. Un nouveau centre psychopédagogique situé dans la sortie ouest de cette ville reste fermé, alors qu'il a été inauguré par le ministre de la Solidarité, il y a plusieurs mois pour ne pas dire depuis plus d'une année. Réalisée avec une enveloppe financière de plus de 6 milliards de centimes, cette structure réservée aux handicapés mentaux dispose d'une capacité d'accueil de 120 jeunes, dont 60 en internat et le reste en demi-pension. En attendant son ouverture qui semble prochaine, selon certaines sources, de nombreux enfants attendent toujours une prise en charge. Par ailleurs, le centre de Sidi Mdjahed, situé sur les hauteurs du Zaccar, s'occupe aussi depuis bien longtemps des enfants handicapés mentaux. En somme, il reste beaucoup à faire dans cette wilaya pour assurer une bonne prise en charge de cette catégorie de malades qui exige une nouvelle politique et énormément de moyens visant à assurer un environnement adéquat au personnel traitant ainsi qu'aux de malades.