Photo : Riad De notre envoyée spéciale à Annaba Wafia Sifouane
Entièrement dédié à la gent féminine, le premier Festival national de la production théâtrale féminine dont l'édition inaugurale s'est tenue du 25 au 31 janvier dernier au Théâtre régional de Annaba (TRA) Azzeddine Medjoubi, s'est clôturé, mardi dernier, avec, en prime, un spectacle de la comédienne Tounes. Programmé dans la section hors compétition du festival, le one-woman-show en a surpris plus d'un, autant par son texte humoristique que par le jeu et le talent de son interprète. C'est dans une salle comble que commencera, à 15h, le spectacle. Warda relate l'histoire d'une femme de ménage exerçant au sein d'un théâtre. Bien qu'elle ait une trop grosse charge de travail en plus de ses employeurs sur le dos pour faire convenablement son travail, Warda trouve tout de même le temps et le moyen de fourrer son nez dans les affaires du théâtre. De nature curieuse, la femme de ménage s'intéresse de très près à la vie des autres. Elle passe au crible le quotidien de son directeur et celui de ses collègues. Là, l'auteur a pleinement exploité le cliché de la femme de ménage à la langue bien pendue, fouineuse et qui se mêle de tout. A travers ses récits, Warda décortique l'ambiance qui règne dans le monde des planches et au sein de cette prétendue «famille» du théâtre. Corruption, copinage et exploitation des travailleurs sont dénoncés avec une touche d'humour cinglante. Mais dans cet univers corrompu et noir, il y a cependant une lueur d'humanité : Warda n'est pas qu'une virago à la langue lapidaire, c'est aussi une femme dont le cœur bat pour le portier du théâtre. Mais cette idylle n'échappera pas plus à la critique et c'est l'image du couple algérien qui en fera les frais.Très à l'aise sur les planches, la comédienne Tounès n'hésitera pas à exploiter l'improvisation à laquelle se prête admirablement le one-man-show. Elle abattra le mur de l'espace scénique pour impliquer les spectateurs qui, dès lors, deviendront acteurs, malgré eux. Ses improvisations toucheront leur cible. Le public appréciera ces écarts qui le font participer au show. Le spectacle Warda sera une véritable bouffée d'oxygène. Très critique envers les responsables du théâtre algérien, le texte d'El Amri Kaouane passe en revue tous les manques, lacunes,imperfections et faiblesses relevés à maintes reprises durant les festivals et autres événements liés au théâtre.Véritable bête de scène, Tounès dans le rôle de Warda a prouvé son immense talent et sa capacité à retenir l'attention du public, et cela en offrant d'innombrables rebondissements dans ses récits rocambolesques. Warda a été bien accueilli par le public qui a aimé le spectacle parce qu'il s'y est senti impliqué. Ce n'était plus l'élément passif mais un acteur actant. Il exprimera d'ailleurs son «avis» à la fin de son show. La comédienne sera chaleureusement applaudie par son public.Premier événement consacré à la création théâtrale féminine, le festival d'Annaba s'est distingué, lors de cette première édition dédiée à la défunte Keltoum, par une programmation diverse malgré la courte durée (30 jours) dont ont bénéficié les organisateurs pour tout préparer et mettre au point. Les invités, pour leur part, n'ont pas hésité à exprimer leur entière satisfaction quant à cet événement, pour la réussite duquel la comédienne Sonia, directrice du TRA et commissaire du festival, s'est investie pleinement.