La ville de Béjaïa a accueilli, au début du mois en cours, une journée d'étude sur les modes de gestion des associations de promotion du sport féminin (APSF). 24 associations, représentant autant de wilayas, ont participé à cette rencontre pour examiner le cadre juridique qui définit leurs activités ainsi que les voies et moyens nécessaires à la réalisation de leurs objectifs. Initié par le bureau national de l'APSF et le ministère de tutelle, ce séminaire était une occasion pour présenter le nouveau statut des associations adopté le 15 janvier dernier. Des spécialistes ont également exposé des méthodes modernes de management de ce genre de structures destinées à encourager la pratique sportive parmi la gent féminine qui dispose d'un formidable potentiel en la matière. Représentant près 52% de la population algérienne, les femmes ont dorénavant un grand rôle à jouer dans divers secteurs d'activité. Le sport n'échappe pas à cette réalité tangible. De l'avis des participants, le sport féminin, malgré le manque de moyens matériels et financiers, réalise de bonnes performances lors des grands rendez-vous internationaux. La récente qualification des volleyeuses de l'équipe nationale au JO de Londres, pour la deuxième fois consécutive après un parcours respectable au JO de Pékin, constitue le meilleur témoignage à ce propos. L'exemple de la wilaya de Béjaïa, qui passe aujourd'hui pour le principal bastion des sports féminins en Algérie, est également édifiant. L'apport du sport scolaire et universitaire dans l'ancrage de cette culture est déterminant. Justement, le développement du volley-ball féminin national doit beaucoup à cette école béjaouie qui a imprimé son cachet à la sélection algérienne. Avec quatre clubs en nationale I (ASWB, NCB, MBB, RCS) et une forte présence au sein des équipes nationales, le volley féminin est une discipline qui force le respect au sein du mouvement sportif local. Le peu de subventions publiques qui leur sont consacrées n'ont pas empêché ces filles d'engranger de nombreux titres nationaux et continentaux. On pourrait dire du football qu'il compte une dizaine de clubs féminins activant à divers niveaux de la compétition dont quatre au chef-lieu de wilaya. Même dans les petites localités, comme El Kseur, Sidi Aïch, Amizour, Aokas ou Akbou, le ballon rond ne cesse de charmer les jeunes filles. Cette dynamique associative a été consacrée récemment à Amsterdam où les filles de l'université de Béjaïa ont arraché la coupe du monde universitaire en battant, en finale, les Italiennes par le score de 3 buts à zéro. Le handball avec la JS Ouzellaguen en pionnier, l'athlétisme avec la pépinière de Souk El Tenine, les arts martiaux avec la fameuse école d'El Kseur, les sportives à Bejaïa étalent partout de la classe et du talent. Dans toutes les autres wilayas, les femmes, ambitieuses et motivées, cassent les tabous par des exploits qui font pâlir de jalousie tous les machistes et autres gardiens d'une morale rétrograde. Pourvu qu'on leur accorde le soutien et l'attention nécessaires, elles ont suffisamment de cran et de génie pour honorer les couleurs nationales dans les grands rendez-vous internationaux. L'école, l'université, les associations et les clubs font du bon boulot dans ce sens. Les sponsors ne doivent plus ignorer cette dynamique qui prépare les exploits de demain. K. A.