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Eugène Ebodé, récompensé pour Madame L'Afrique, publié aux Editions Apic Prix Yambo Ouologuem, prestigieuse récompense de la biennale littéraire malienne
Le journaliste-écrivain camerounais, Eugène Ebodé, a remporté, il y a une semaine, le Prix Yambo Ouologuem pour son roman «Madame L'Afrique» aux éditions Apic. le prix Yambo Ouloguem (du nom de l'auteur du Devoir de violence, prix Renaudot 1968) est la plus prestigieuse distinction qui récompense une œuvre éditée en Afrique, à l'occasion de la rencontre biennale de la littérature qui se déroule tous les deux ans au Mali. Il est à noter qu'environ 80 titres ont participé à ce concours, tous prix confondus, et que Le jury était présidé par l'écrivain guinéen Tierno Monénembo. Cette consécration d'un auteur africain en terre africaine et aussi celle d'une maison d'édition africaine, en l'occurrence les éditions Apic, ainsi que le combat mené depuis de longues années par ses fondateur Samia Zennadi Chikh et Karim Chikh, sont récompensés pour la deuxième fois consécutive. L'auteur a déclaré lors de la remise de son prix vendredi passé que «Cette distinction est à la fois une surprise et une exigence». Il avait ajouté que «La littérature est une transcendance et parfois une représentation. J'espère être à la hauteur du ‘devoir de violence' sur soi-même, pour rompre avec les conformismes décriés par Yambo Ouologuem». Il est à souligner que le chef-d'œuvre de Yambo Ouologuem a été réédité par les éditions Apic et qu'il est disponible dans les bonnes librairies.Lors d'un entretien qu'il nous avait accordé à l'occasion de la publication de son roman, l'auteur camerounais avait déclaré dans nos colonnes : «Madame l'Afrique suggère un type particulier de conversation, la causerie ultime qu'on engage avec sa terre. Plus prosaïquement, disons que Madame l'Afrique est ce personnage qui ouvre ses bras et son cœur à l'Afrique au moment où tant d'autres, ignorants ou cyniques, insinuent que l'Africain n'étant pas entré dans l'histoire, n'existe pas. Je ne prétends pas que nous sommes l'Histoire, mais constatons que nous savons défaire celle qui nous tient pour quantité négligeable.» Il avait aussi déclaré à propos du choix de publier son roman d'abord aux éditions Apic : «Sans le Panaf 2009, ce roman n'aurait pas vu le jour si tôt et en avant-première ici en terre africaine. Lors du 2ème festival panafricain, l'idée de redonner la première place à l'Afrique a été débattue. La publication d'un livre a un sens politique et littéraire. L'engagement n'est ni une tare ni un frein à la littérature. C'est une renaissance.» Pour rappel, du 7 au 10 février dernier, le Mali a vibré au rythme de la littérature africaine. A l'initiative du Fonds des prix littéraires, selon le directeur exécutif du Fonds Ibrahima Aya, la rencontre littéraire vise à «édifier l'image des intellectuels » notamment africains. Et cette édition a tenu le cap malgré une situation sociale tendue, due à la crise sécuritaire dans le nord du pays. S. A.