La bioéthique pourrait être enseignée dans quelques années dans les universités algériennes, a indiqué, samedi à Constantine, le président de l'Observatoire citoyen Afro-méditerranéen éthiques et droits de l'Homme (OCAMEDH) dont le siège est à Montpellier (France). Le Pr. Hadj Eddine Sari Ali Ghawthy, a précisé, à l'ouverture d'un colloque international organisé à la faculté de médecine sous le thème "Les progrès de la bioéthique à l'épreuve des sociétés", que des "promesses confirmées par les recteurs des universités Mentouri et Emir Abdelkader de Constantine", ont été faites dans ce sens par des responsables d'universités algériennes. Il a ajouté que ces assises de deux jours ont pour finalité de "contribuer à l'amélioration de la moralisation et à l'humanisation de la pratique médicale moderne". Intervenant devant une cinquantaine de spécialistes algériens et étrangers représentant la France, l'Espagne, la Tunisie, le Sénégal et la Guinée, le Pr. Ghawthy a notamment souligné l'importance de créer des unités de recherche, ou noyaux communs de réflexion, pour débattre de "la feuille de route" à mettre en œuvre afin de participer à l'effort universel de préserver la dignité de l'homme en respectant ses droits corporels, physiques et moraux. Les médecins spécialistes, psychologues, sociologues, juristes, anthropologues et hommes de religion, participant à ce séminaire, ont exprimé leurs points de vue à propos de certains domaines de la médecine qualifiés "d'épineux" de "tabous" et de "socialement inhabituels", tels que le statut de l'embryon humain, la recherche scientifique sur les cellules souches humaines, le clonage, le statut des mères célibataires, les organismes génétiquement modifiés (OGM), la procréation médicalement assistée (PMA), l'euthanasie, le prélèvement et de la greffe d'organes, et fait état de "certaines velléités de contournement des lois de la bioéthique". Le Pr. Mahdjoub Bouzitouna, doyen de la faculté de médecine de l'université de Constantine, a rappelé à l'APS, en marge des travaux de cette rencontre initiée par l'université Mentouri en collaboration avec l'OCAMEDH et l'université des sciences islamiques Emir Abdelkader, que la bioéthique est définie comme étant "la science des mœurs et de la morale". Les huit séances du programme de ce colloque prévoient la présentation de plus d'une vingtaine de communications axées, en plus de l'introduction du thème de cette rencontre, sur "L'éthique et la gouvernance", "Les lois bioéthiques dans l'espace Afro-méditerranéen", "La bioéthique et la recherche scientifique", "L'éthique et le don d'organes", "L'éthique, les patients et les soins" et "L'éthique et la qualité de vie".