PhOTO : Riad De notre correspondant à Annaba Mohamed Rahmani
Malgré les potentialités qu'elle recèle, les atouts dont elle dispose et les mesures incitatives et très avantageuses décidées par les autorités, Annaba est encore à la traîne en matière d'investissement. En effet, les quelques projets présentés lors des réunions du Comité d'assistance, de localisation, de promotion de l'investissement et de la régulation foncière (CALPIREF) ont pour la plupart été rejetés pour différents motifs. En 2007 sur 45 dossiers déposés, 7 ont été retenus ; 13 ayant trait au secteur du tourisme ont été transmis au ministère de tutelle pour approbation, le reste a été purement et simplement rejeté. Les projets proposés par les investisseurs et refusés par le CALPIREF ne peuvent être qualifiés d'industriels : ce sont de petites unités de fabrication de parpaings, des relais routiers ou encore de petits ateliers sans grande importance. Le seul projet viable et pour lequel les membres du comité ont été unanimes est celui d'une unité de production et de montage d'articles électroménagers et dont les travaux de réalisation démarreront bientôt. Pour l'année 2008, 4 projets ont été étudiés et ont tous fait l'objet de rejet, 16 dossiers sont encore en instance et seront présentés lors de la prochaine réunion. En général, le motif le plus récurrent est celui en rapport avec le foncier industriel qui aujourd'hui est saturé. On ne trouve plus de terrain constructible qui pourrait servir d'assiette à de grands projets ; la majorité des terrains ayant été accaparé par de faux industriels qui ont détourné les terrains de leur vocation première pour en réaliser d'autres ou pour les revendre au plus offrant. Une véritable maffia du foncier industriel s'est approprié illégalement le reste et continue à spéculer sur les prix. L'ex-wali avait porté l'affaire devant les tribunaux pour récupérer ces terrains, cela a pris beaucoup de temps mais certaines superficies ont pu être restituées pour être réaffectées à d'autres projets ; pour la grande majorité, la justice n'a pas encore tranché. L'investissement étranger est venu quelque peu sauver la mise à Annaba en initiant de grands projets générateurs d'emplois. Le groupe émirati SEDAR, qui compte investir 500 millions de dollars dans l'hôtellerie et les services en projetant de construire un grand centre commercial en plein centre de Annaba et un complexe touristique de haut standing à Sidi Salem, a obtenu l'accord du CALPIREF et de l'Agence nationale de développement de l'investissement (ANDI). A part la clôture frappée du logo de ce groupe, rien n'a encore démarré à tel point que les citoyens se demandent si ledit projet existe vraiment. Pour le français Carrefour, on attend toujours cette grande surface qui n'a pas encore vu le jour et, apparemment, les choses continuent à traîner en longueur. Le géant du fer et de l'acier Arcelor Mittal dont l'une des unités de production est à Annaba a, lui, choisi la wilaya de Jijel pour investir la somme de 2,5 milliards de dollars qui serviront à la construction d'une autre unité de production d'acier pur et d'une centrale électrique. Actuellement, avec ses 4 zones industrielles et 6 zones d'activité commerciale occupant 326 ha et 25 788 travailleurs employés par les 630 unités qui y sont implantées, Annaba attend toujours les grands investisseurs qui la sortiront du carcan dans lequel elle se débat, elle qui espère plus bien plus…