Les enseignants d'éducation physique et sportive (EPS) ont largement contribué dans la détection des talents et l'initiation des jeunes filles aux différentes disciplines sportives. La wilaya de Béjaïa, qui passe aujourd'hui pour un bastion du volley-ball féminin national, a justement bénéficié de ce cadre scolaire dans l'instauration de cette saine tradition permettant à de nombreuses athlètes de s'illustrer dans les championnats locaux et les compétitions internationales. Un grand effort de sensibilisation a été réalisé par ces enseignants-formateurs à l'endroit des familles pour permettre à leurs filles d'intégrer ensuite divers clubs civils dont ils assurent, eux-mêmes, la direction technique. De nombreux enseignants d'EPS, exerçant dans les écoles primaires, les CEM ou les lycées, encadrent, en parallèle, nombre de clubs amateurs de la région. Cette double casquette crée couramment une relation de confiance qui convainc toujours les parents. Aujourd'hui, familles et proches encouragent la gent féminine à se lancer sans complexe dans le sport. L'apport du sport scolaire et universitaire dans l'ancrage de cette culture est déterminant. C'est pourquoi il serait judicieux de pourvoir cette matrice du sport scolaire en moyens et en compétences. Le manque de terrains et de matériel pédagogique se fait encore sentir dans beaucoup d'établissements. Utilisant généralement les aires de jeux de proximité et les cours étroites des écoles, les enseignants d'EPS travaillent souvent dans des conditions extrêmement difficiles. Les ministères de l'Education, de l'Enseignement supérieur, de la Formation professionnelle et des Sports se doivent de coordonner leurs efforts pour créer sur place des infrastructures adéquates. En matière de volley-ball féminin, Béjaïa compte 4 clubs civils évoluant en Nationale I et d'autres dans des divisions inférieures. Ces formations ont raflé, ces dernières années, plusieurs titres nationaux, régionaux et continentaux. Mais malgré toutes ces performances, la wilaya manque toujours d'infrastructures de qualité. Dans les compétitions africaines interclubs, les associations béjaouies reçoivent leurs hôtes dans des salles vétustes et étroites qui n'honorent pas leur standing sportif. Dans des villes comme Béjaïa, El Kseur, Akbou, Kherrata, Ouzellaguen, Seddouk ou Sidi Aïch, les clubs s'entrainent dans des conditions déplorables et avec des moyens dérisoires. Les pouvoirs publics et les sponsors doivent, en principe, être attentifs à cette dynamique prometteuse en valorisant davantage ses exploits. Responsables de sections et entraîneurs affichent la même déception et regrettent le manque de considération des parties concernées (autorités locales, ministères et sponsors). On pourrait en dire autant des handballeuses qui persévèrent aussi et réalisent des performances dans l'anonymat. Le même constat prévaut dans d'autres disciplines comme l'athlétisme, le judo ou le football où les filles excellent mais sans susciter l'intérêt de diverses tutelles concernées. Pour accompagner cette tendance, un intérêt particulier doit être accordé aux sports scolaire et universitaire (infrastructure et équipement) qui en constituent la matrice. On doit, en second lieu, prévoir des infrastructures adéquates pour les clubs civils qui, d'année en année, se développent et améliorent constamment leurs prestations sur le terrain. Des subventions conséquentes doivent être attribuées pour saluer convenablement ces performances. Au lieu d'organiser de petites réceptions pour honorer nos championnes, il serait plus intéressant de leur offrir de meilleures conditions d'exercice pour maintenir cette cadence. K. A.