De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi
Si le site archéologique Tiddis ou précisément «Ksentina el kdima», à Beni H'midane, situé à une vingtaine de kilomètres de Constantine, maintient un tant soit peu son ossature, c'est sans nul doute grâce à l'association éponyme qui veille sur cette «cité antique.» Depuis 2004, cette association n'a cessé de multiplier ses efforts pour interpeller les pouvoirs publics afin qu'ils se penchent sérieusement sur cet acquis historique pour en faire une destination touristique locale privilégiée à ajouter aux autres vestiges de la cité millénaire. Activant pourtant avec des moyens dérisoires puisqu'elle ne bénéficie pas de subventions, l'association travaille particulièrement avec les établissements scolaires pour lesquels elle organise des visites pédagogiques des ruines. «C'est le tourisme éducatif qui prime pour le moment, en attendant l'entrée en vigueur des vastes opérations de réhabilitation», dira M. Mechati, un des défenseurs du site et président de l'association. 90% des objets exposés au musée national Cirta appartiennent à cette contrée ancienne, c'est dire la valeur du site qui attend sa réhabilitation et sa mise en valeur.«La commission des marchés a approuvé l'opération des études menées par l'Urbaco», indique-t-on. Après plusieurs années d'attente et d'hésitation, Tiddis pourra enfin voir son vaste chantier de restauration débuter. «Nous espérons que le futur concepteur de projet nous associera à l'œuvre», dira notre même interlocuteur qui tient à ce que les projets qui seront adoptés sur le site soient cohérents sur tous les plans en vue de maintenir l'aspect architectural originel. A titre d'exemple, le président de l'association insiste sur «le respect des constructions rurales au niveau de Mechta Essafssafa». Pour ce faire, le travail du maire et des Directions de l'urbanisme est plus que requis pour astreindre les constructeurs aux règles urbanistiques. «Tiddis doit garder son panorama de site archéologique naturel. Aucune altération avoisinante ne devra avoir lieu», soutient-il.En premier lieu, les services compétents délimiteront l'aire qui s'étale sur 42 hectares. C'est la première étape à entreprendre sur le chantier. «On insiste beaucoup sur ce périmètre qu'il faut respecter», ajoute M. Mechati appelant les pouvoirs publics en outre à prendre en charge une autre cité, la cadette de Tiddis, Caldis se situant à quelques kilomètres du site. Il y a beaucoup d'aménagements à opérer. AEP, raccordement à l'énergie électrique, assainissement, réfection du tronçon routier menant au site (CW10 et RN27) qui date de 1949. Autant dire que si les études préliminaires ont frôlé les 3MDA, les aménagements internes et ceux jouxtant le site nécessiteront beaucoup plus de moyens. Mais l'enveloppe financière ne devrait pas poser problème. Avec le monument aux Morts, le Chemin des touristes et les Ponts suspendus, Tiddis, une fois revalorisée, complètera le patrimoine de la région de Constantine.