Photo : Sahel Par Karima Mokrani Le Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (SNPSSP) n'a pu avoir l'autorisation de tenir son 6ème congrès à la Mutuelle générale des matériaux de construction (Zéralda) qu'hier matin, aux environs de 9h30mn. Soit, le jour même du début des travaux qui devraient prendre fin aujourd'hui. Un parcours de combattant qui renseigne sur la persistance des entraves à l'exercice de l'activité syndicale et le maintien de la pression sur les médecins spécialistes. Ces derniers qui refusent de fléchir devant les intimidations multiples du ministre de tutelle, Djamel Ould Abbès et la politique de tout un gouvernement qui se plaît à détruire tout le système de santé. «Nous dénonçons cette situation de non-droit. Ce n'est pas normal que cela se produise au moment même où le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, insiste sur le respect des partenaires sociaux et le respect des textes de loi en vigueur dans le pays…Nous sommes très loin de l'application de ces lois», a affirmé le président sortant du SNPSSP, Mohamed yousfi, à l'ouverture des travaux du congrès. Et le syndicaliste d'insister sur la position du syndicat et de toute la corporation malgré les mesures répressives, jamais prises à l'encontre d'un autre syndicat ou d'un autre corps: «Quelques soient les sacrifices, on ne se taira pas, on ne reculera pas…Nous sommes là pour défendre l'intérêt du malade et défendre le système de santé publique. Les responsables du ministère de la Santé ne cherchent pas l'intérêt du malade. Leurs intérêts sont ailleurs. Les enjeux sont ailleurs…». Et Dr Yousfi d'insister: «Nous défendrons notre pays. Nous défendrons le système de santé publique. Nous ne nous arrêterons pas qu'une fois le spécialiste rétabli dans ses droits et le malade trouve les soins et l'accueil qu'ils méritent».Soutenant le combat des spécialistes pour la préservation du système de santé public, Dr Lyes Merabet, président du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP) dira: «je suis fier de dire que nous avons réussi malgré les tentatives de sape. Nous sommes arrivés à nous maintenir debout et solidaires malgré toutes les mesures répressives.» Aussi, soutient le représentant des praticiens, «je le dis fièrement, nous sommes l'espoir de cette société. Nous devons maintenir le cap». Ce qui reste à faire, poursuivra-t-il, «c'est de mettre en place un projet commun de société.» S'adressant au premier magistrat du pays, le représentant des enseignants en paramédical appellera, de son côté, à la mise en place d'un comité interprofessionnel de la santé pour faire un diagnostic général du secteur et apporter des solutions. Djamel Rouani du Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (SNAPEST) insistera sur la nécessité pour tous les syndicalistes de rester solidaires et de ne jamais «trahir» le principe de la lutte pour la démocratie et les libertés syndicales. Larbi Nouar du Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (CNAPEST) appellera à l'élargissement de la lutte syndicale et son maintien dans le temps. «Comme ils se sont alliés contre nous, nous devons nous unir contre eux. Notre alliance est nécessaire pour la constitution d'un véritable rapport de force qui nous permettra d'aller de l'avant.» Pour sa part, Abdelmalek Rahmani du Conseil national des enseignants du secondaire (CNES) déclarera: «Nous refusons que des charognards récupèrent notre combat pour la démocratie. Nous devons continuer le combat pour le bien des générations futures.»