Les fantômes de la ville assassinée est le dernier roman de Bachir Mefti. Paru aux éditions Difaf Beyrout, au Liban, cet été, le roman de Bachir Mefti figurera parmi les nouveautés de la maison d'édition algérienne El Ikhtilef pour la rentrée littéraire. Il sera certainement parmi les nouveautés d'El Ikhtilef pour le prochain salon du livre, qui se tiendra à Alger du 20 au 29 septembre prochain. En 280 pages, Bachir Mefti excelle, une nouvelle fois, dans la description d'Algériens d'horizons divers, dont les destinées se croisent et se décroisent dans un quartier populaire de la capitale, qui porterait comme nom Marché Tnach. L'auteur choisit comme héros de sa nouvelle œuvre, un romancier : Saïd. Ce dernier se chargera de présenter aux lecteurs les différents personnages qui tisseront la trame d'une histoire à travers laquelle l'auteur n'hésite pas à décrire le quotidien de petites gens et d'influents personnages, d'anciens combattants, des intellectuels déçus, de nouvelles générations perdues, tout autant que d'opportunistes qui mangent à tous les râteliers. Des Algériens tellement différents mais qui se rejoignent tous dans le partage des soucis de cette Algérie qui ne trouve toujours pas sa voie. Une voie vers la sérénité et la prospérité. L'auteur décrit une Algérie sans le fard des pouvoirs publics. L'Algérie telle que la voient les personnages de son roman. Le tourment des personnages du roman de Bachir Mefti reflète les espoirs et les désillusions de toutes les générations. L'Algérie tourmentée décrite par l'auteur, finira par donner un rendez-vous macabre à ses personnages. Un attentat à la bombe emportera ces personnages illustrant la mémoire d'une ville déformée. Une ville dont le visage a été défiguré au fil du temps. Une ville qui n'arrivera même plus à faire aimer la vie à ses enfants. En les spoliant de la joie de vivre, elle les enterrera un à un vivants. Cette nouvelle tragédie de Bachir Mefti est, toutefois, émaillée de moments burlesques. Un humour, certes noir, mais qui souligne qu'une vie ne peut être totalement noire. Malgré sa dureté, elle peut être teintée de moments de bonheur. La vie, toute vie, est une succession de bons et de mauvais moments. Même si elle a pour arrière décor une terre trahie nommée Algérie, toute vie n'est jamais totalement misérable. G. H. «Les fantômes de la ville assassinée», Editions El Ikhtilef 2012, 288 pages