Photo : Riad Par Amar Rafa En prévision des élections locales du 29 novembre prochain, les préparatifs vont bon train chez les partis politiques. Jusqu'à hier, la majorité de leurs états-majors sont entrés en conclave, en vue d'apporter les dernières retouches aux listes des candidatures, qu'ils devaient boucler hier à minuit, date butoir fixée par la loi. Cette échéance verra l'entrée dans la course électorale de la majorité des partis, mis à part deux formations islamistes, le FJD, de Abdallah Djaballah, et le FC, de Abdelmadjid Menasra, qui ont décliné leur participation, certainement échaudées par le revers électoral des législatives. Et ce, contrairement aux partis de l'Alliance verte, qui, entre deux protestations, décident de participer, sauf dans les communes déficitaires ou à problèmes, d'après les dires de Bouguerra Soltani. Mais, c'est le RCD qui aura créé la surprise, après avoir boycotté les législatives. Il sera partant tout comme son rival, le FFS d'Aït Ahmed. D'autres partis ne seront pas en reste. Il s'agit des nouveaux sigles, parmi ceux qui ont été agréés à la faveur de la nouvelle loi électorale de janvier 2012. Seulement voilà, ces partis «nés de la dernière pluie», ne seront pas, en majorité, aptes à participer à ces élections. Si le parti de Amar Ghoul, TAJ, affiche clairement sa décision de ne pas participer aux élections locales du 29 novembre, arguant de problèmes de structuration interne, notamment, en raison du temps qu'ils n'ont pas pour se structurer, disons-le tout net : la majorité des partis auront du mal à dénicher leurs candidats, notamment de la gent féminine, pour se conformer à la loi électorale qui fait obligation aux partis d'inclure 30% de femmes dans leurs listes, sous peine de rejet de celles-ci. Si cela constitue un véritable casse-tête pour les anciens partis, que dire alors des nouveaux ? Pour connaitre l'état des lieux des préparatifs, nous avons pris attache avec les partis, mais une infime minorité seulement était disponible pour répondre à notre question. La majorité était penchée sur l'élaboration des listes. Le parti AHD 54, entend présenter des listes dans le maximum possible de communes. Selon son chargé de communication, M. Benallou, qui a été contacté par nos soins, «jusqu'à hier, les équipes qui avaient planché sur la question dans les wilayas, étaient aux dernières retouches». Quant à la difficulté de réunir le pourcentage requis de femmes au sein des listes, il reconnaîtra l'existence de ce problème, qui constitue un frein pour les partis, même si, dit-il, «ce n'est pas un problème spécifique à notre formation». Selon lui, «convaincre la femme rurale d'intégrer les listes électorales, autant mener un travail d'Hercule». Pour y remédier, le représentant d'AHD 54, indique que son parti a été contraint d'«approcher les femmes qui ont des liens de sang avec les candidats». A savoir des proches parentes. Au FLN, on n'en est pas loin. Son porte-parole et chargé de l'information, Kassa Aïssi, annonce que le doyen des partis, grand vainqueur des élections législatives, participera dans l'ensemble des 48 wilayas et 1 541 communes. Ce faisant, une fois épluchées au sein du bureau politique du parti, les listes ont été déposées au fur et à mesure. Interrogé, toutefois, au sujet de la difficulté à réunir le pourcentage requis de femmes dans les listes, Kassa Aïssi, a indiqué que «le FLN a de meilleures capacités pour trouver les solutions les plus appropriées» à cette question. Il précisera que le doyen des partis «dispose d'assez de militantes pour que ses listes ne soient pas rejetées». Mais, en cas de persistance du «problème dans certaines zones rurales, le parti fera appel au plan B», indiquera le porte-parole du FLN. Une sorte de taoussa (quête dans les fêtes, ndlr) politique, qu'il expliquera par le stratagème qui consiste à «faire appel aux membres des familles des candidats qui ne seront pas inéligibles». En tout état de cause, «le FLN usera des mécanismes permettant d'assurer une représentation féminine conformément à la loi», conclut-il.Autre exemple, le mouvement Ennahda a décidé de participer dans 40 wilayas au sein des listes communes de l'alliance de l'Algérie verte (AAV), et en solo dans huit autres. Cependant, contrairement aux autres, le mouvement de Fateh Rebi'i semble ne pas souffrir de ce problème, à en croire son chargé de communication, Mohamed Hadibi, qui dira qu'«en tant que partis islamiques nous n'avons pas ce problème, car les femmes n'ont pas de rapports d'intérêts avec le parti, mais de militantisme».