Photo : Riad Par Faouzia Ababsa Ce n'est pas pour les convaincre de la nécessité de la révision de la Constitution et encore moins pour leur donner une consigne de vote sur le projet d'amendement de la loi fondamentale du pays que Abdelaziz Belkhadem a réuni hier les élus du FLN des deux chambres du Parlement. C'est désormais chose acquise, dès lors que la revendication émanait du Front de libération nationale. Lequel se réjouissait de ce que le projet en question ait pris en charge certaines des préoccupations contenues dans le document qu'il a proposé voici maintenant deux ans au président de la République. En fait, la rencontre d'hier revêtait un caractère éminemment pédagogique. Abdelaziz Belkhadem a d'ailleurs troqué son poste de secrétaire général du FLN contre celui de l'enseignant qu'il a été à un certain moment de sa carrière professionnelle. En effet, et devant la méconnaissance de certains élus des différentes phases par lesquelles les 4 révisions constitutionnelles ont eu lieu depuis la Constituante de 1963, il replacera chacune d'elle dans son contexte politique. Sans omettre une étape que l'Algérie a traversée et qui a consisté, après le coup d'Etat de 1965 (qualifié de redressement national), en le gel de la loi fondamentale, en la dissolution de l'Assemblée et en l'instauration du conseil de la révolution qui réunissait tous les pouvoir entre les mains de son président, lequel légiférait par ordonnance pendant près d'une décennie. Jusqu'à la Charte nationale qui sera utilisée comme référent à la Constitution de 1976. Le secrétaire général du FLN expliquera à ses élus le pourquoi du comment de l'impérieuse nécessité de revoir la loi suprême du pays en affirmant que son parti a eu raison d'en revendiquer sa révision. «C'est à partir de l'expérience de l'application de l'actuelle Constitution que nous avons conclu qu'il était impératif de clarifier les choses, notamment en matière de bicéphalisme», dira le premier responsable de l'ex-parti unique. D'ailleurs, il réitérera les mêmes interrogations qu'il a émises, lundi dernier, lors du forum de formation auquel ont pris part d'éminents professeurs de droit et constitutionnalistes à l'hôtel Riadh de Sidi Fredj, à l'image de Mme Benabbou qui avait mis en évidence la possibilité de l'émergence d'une crise institutionnelle dans certains cas. Qu'il s'agisse du bicéphalisme dans l'Exécutif, des prérogatives de la chambre haute du Parlement ou encore bicéphalisme du pouvoir judiciaire, M. Belkhadem posera des questions sans en apporter les réponses «pour ne pas anticiper sur les événements». Le secrétaire général du FLN ne terminera pas son intervention sans inviter les élus de la Chambre basse de se départir de leur passivité, de leur position de Bouddha, et d'user de la prérogative que leur confère la loi (y compris la Constitution en vigueur) en proposant des lois en relation directe avec les préoccupations. «N'attendez pas uniquement les projets émanant du gouvernement.»