Pas nouveau. Récurrent, très même. Le problème des infrastructures, les stades de football, plus exactement (et on ne parle pas de véritables enceintes), handicape le sport roi en Algérie. La capitale, avec 4 grandes formations de l'élite, ne compte, à titre d'exemple, qu'un seul grand stade… le «5-Juillet», fermé pour travaux. Jusqu'à quand ? Une simple question qui attend, depuis trop longtemps, maintenant, réponse. Récemment (Il y a deux semaines), M. Mohamed Tahmi, ministre de la Jeunesse et des Sports, a laissé entendre que l'Algérie allait disposer de «cinq grands stades de haut standing». Cette «opération aménagement» rentre dans le cadre des projets d'infrastructures sportives. Des chantiers, lancés il y a 3 ans, déjà, et qui étaient à l'arrêt pour des raisons qu'on ignore (???) même si l'Etat sait que le pays a plus que jamais besoin de tels ensembles afin de permettre au sport algérien de respirer et rentrer dans une nouvelle dimension. Un monde qui semble loin, voire inaccessible au rythme auquel avancent les choses. Baraki, Tizi Ouzou, Douéra et Oran ont été désignés comme futurs «lieux de pèlerinage sportif». Des «bijoux» dont le façonnage n'est qu'à 30 % et encore, parce qu' on ne semble pas tout nous dire ni donner les informations qu'il faut quant au rythme d'avancement des travaux et du respect des délais et, donc, de livraison. En attendant que le temps fasse les choses, le jeu à onze algérien doit se contenter de ces «pseudo-stades» qui abritent les rencontres des championnats professionnels des deux paliers. Omar-Hamadi (Bologhine), 1er-Novembre (Lavigerie), 20-Aout (Belcourt), Chahid Hamlaoui (Constantine), 8-Mai-1945 (Sétif), Ahmed-Zabana (Oran,)etc., sont les théâtres de rencontres se déroulant dans des reliques qui résistent tant bien que mal aux années qui défilent et à ce temps si précieux qui prend de l'avance en laissant l'Algérie du football loin derrière. La fermeture de l'antre mythique du 5-Juillet a remué un peu plus le couteau dans cette plaie béante. Grand match, petit stade Le «derby», ce mot qui renvoie à l'ambiance de folie, à des stades archicombles, à guichets fermés et du beau spectacle qui va, en principe, avec. Seulement et depuis que le temple olympique a fermé boutique, les clubs algérois sont obligés d'aller voir ailleurs. Une programmation surchargée, un manque de stades que ce soit en termes de qualité ou de nombre. Le professionnalisme ne sait plus où donner de la tête, ne sachant même plus s'il a atterri au bon endroit dans ce globe où le sport algérien en général et le football, spécialement, a du mal à s'imposer. Dans cet énorme embouteillage, le match au sommet de la «Ligue 2 pro», entre le NA Hussein Dey et l'USM Blida, en a fait les frais, la rencontre ayant été reportée d'une semaine. La raison ? Elle est toute simple : à Alger, la capitale, il n'y avait pas de stade libre pour abriter ce match puisque le même jour, le stade Omar-Hamadi accueillait la rencontre entre le MC Alger et le CA Bordj Bou Arrérdij, tandis qu'à côté d'Hussein Dey, au «Ruisseau», le stade du 20-Aout était réservé à un autre grand... derby : le CR Belouizdad et l'USM El-Harrach s'affrontaient dans le minuscule et archaïque antre des «Belcourtois». Une programmation qui a pris donc un sérieux coup avec un problème de domiciliation qui ne devrait pas exister dans un championnat dit professionnel et dans un pays indépendant depuis, maintenant, un demi-siècle. 50 ans et toujours pas de stades, sauf ceux à l'architecture archaïque garnie avec des pelouses en synthétique. Le détour de la Bosnie-Herzégovine à l'occasion de la joute amicale contre les Fennecs, le 14 novembre dernier, a tiré la sonnette d'alarme, les ambitions de faire rentrer la balle ronde algérienne dans une nouvelle ère se sont écrasées sur cette pelouse indigne d'un stade qui a pour nom la date de l'indépendance mais victime d'un environnement sportif ayant du mal à se libérer d'un amateurisme qui perdure. Après cette rencontre amicale, ratée, c'est le lieu de cet énième scandale qui a volé la vedette en occupant les unes des journaux le lendemain d'une affiche qui devait célébrer le Cinquantenaire de la Fédération algérienne de football.
La CAN-2019 dites-vous ? Dans un peu plus de trois mois, l'Algérie organisera la Coupe d'Afrique des Nations U-20 qui s'étendra du 16 au 30 mars. Une victoire pour l'Algérie? Pas tout à fait puisque les deux villes hôtes de l'évènement, Oran et Aïn-Témouchent en l'occurrence, n'affichent pas encore une aptitude optimale pour recevoir leurs invités. Le problème ? Vous l'avez sans doute deviné, c'est les deux stades devant servir de théâtre au tournoi. En effet, ils ne sont toujours pas équipés des commodités nécessaires pour le bon déroulement de la compétition. Hichem El Omrani, vice-président de la CAF, venu en inspection, qui avait émis quelques réserves, a ainsi demandé à ce que les stades soient équipés de wi-fi et de salles de conférences pour les médias et une salle de soins pour les sélections. Des commodités qui devaient déjà y être bien avant ce rappel à l'ordre du deuxième homme de l'instance du football africain. Les responsables du football algérien, qui semblent avoir du mal à organiser cet évènement «mineur» (même si ça sera un pas en avant en cas de réussite), songeraient même à organiser le prestigieux évènement continental de la catégorie «séniors» en 2019. C'est-à-dire dans 7 ans. Un sacré défi que se pose M. Mohamed Raouraoua et son bureau. Seulement, pour l'instant, c'est le néant et la course semble très mal engagée, voire perdue d'avance. Le gazon artificiel ne fera pas l'affaire et un éventuel dossier sera, à coup sûr, rejeté par la confédération dirigée par Aïssa Hayatou. Avec des terrains aux aires de jeu synthétique, l'Etat devrait employer des moyens drastiques pour espérer être dans les temps ne serait-ce que pour songer à une éventuelle candidature, avoir l'honneur d'être la capitale du football africain en l'espace de trois semaines, comme en 1990, conclue par le seul titre continental de l'Algérie. En attendant, la promesse de recevoir des enceintes flambant neuf, en 2014, a été faite, et le compte à rebours donc bien lancé. Il faudra, d'abord, remporter, sur le plan organisationnel notamment, ce «tour préliminaire» pour passer à la prochaine étape. Entretemps, Il faudra marquer des points au mois de mars prochain. Bon rétablissement au stade 5-Juillet, en espérant qu'il ne se retrouvera plus, ou pas, dans un futur proche, dans l'état comateux dans lequel il a fréquemment sombré ces dernières années, malgré les nombreuses opérations de réanimation, malheureusement, ratées. Avec le prix global des points, l'Algérie aurait pu bâtir un nouveau stade. M. T.