Après une compétition qui a duré une semaine, les jurys de la 2e édition du Festival international cinématographique d'Alger (Fica) ont rendus leurs verdict, public jeudi dernier et cela en primant le long métrage de fiction «Yema», de Djamila Sahraoui et le documentaire consacré à la révolutionnaire Madeleine Riffaud, intitulé «Les trois guerres de Madeleine Riffaud», du réalisateur français Philipe Rostan. La réalisatrice algérienne Djamila Sahraoui a reçu le prix du meilleur long métrage de fiction pour «Yema», un drame familial dans lequel elle interprète le rôle principal, tandis que le documentaire «Les trois guerres de Madeleine Riffaud», consacré au parcours de la militante et reporter de guerre française, Madeleine Riffaud, a reçu le premier prix de la sélection documentaire. Lors d'une cérémonie, à laquelle a pris part la ministre de la Culture, Khalida Toumi, et les membres du commissariat du festival, le jury, présidé par Djamel Eddine Merdaci pour la sélection des longs métrages de fiction et Kamel Dahane pour la sélection documentaire, a décerné un prix spécial du jury pour chaque catégorie. Ces distinctions sont revenues au cinéaste palestinien Marcel Khleïfi qui a présenté la fiction «Zindeeq», projeté en film d'ouverture, et au documentaire «L'Indochine, sur les traces d'une mère», du béninois Idrissou Mora-Kpai. Par ailleurs, le jury de la sélection des longs métrages de fiction a décidé d'attribuer un prix honorifique aux frères Taviani (Italie) qui ont présenté la fiction «César doit mourir» mettant en scène des détenus d'un quartier de haute sécurité devenus comédiens d'un jour. Par ailleurs, la soirée de clôture a été aussi marquée par un hommage rendu au monstre du 7e art Costa Gavras, dont le dernier film, «Le capital», a été présenté au public. 19e long métrage du réalisateur, il a été le seul film projeté devant une salle comble. Connu pour son engagement à travers le cinéma, Costa Gavras, qui a porté les causes qu'il défendait à l'écran, s'attaque, avec «Le capital», aux manipulations et au cynisme qui règnent sur la finance internationale à travers la fulgurante ascension du jeune banquier Marc Tourneuil, interprété par l'humoriste franco-marocain Gad El Maleh, a qui Costa Gavras a confié un rôle sérieux. Le banquier, devenu président d'une banque multinationale se retrouve confronté à l'offensive d'un fonds spéculatif américain prêt à saboter sa propre banque pour en prendre le contrôle. Adapté du roman éponyme du français Stéphane Osmont (2004), qui s'engouffre dans les mécanismes et les manœuvres des milieux financiers, «Le capital» dénonce, par une fiction l'aveugle logique du profit qui a mené à la crise financière mondiale actuelle. Organisée du 6 au 13 décembre, la seconde édition du Fica a vu la projection, dans deux salles à Alger, de 23 œuvres cinématographiques, dont 10 longs métrages de fiction et 13 documentaires. W. S.