Photo : Riad Par Youcef Salami Sonatrach et ses associés doivent faire en sorte que les quantités de pétrole et de gaz extraites soient compensées. Pour ce faire, il y a nécessité «d'explorer» et «de produire davantage». C'est le propos de Youcef Yousfi, ministre de l'Energie et des Mines, tenu, hier, lors du Forum du journal Echaab. L'intervention du ministre de l'Energie intervient à quelques jours des festivités du 24 février. Yousfi a fait en fait le point sur le développement du secteur de l'énergie et des mines, sur les cinquante dernières années. C'est un secteur qui a permis d'injecter huit cent milliards de dollars dans l'économie nationale. Cela a été rendu possible, après que le pays eut recouvré sa souveraineté politique et économique. Le pays a également introduit ce qu'il a estimé nécessaire pour le développement de son patrimoine minier, se passant de dogmes. Les dernières nouveautés introduites l'ont été dans la législation pétrolière, visant, entre autres, à faciliter l'exploration dans le schiste. Il reste cependant beaucoup à faire, notamment dans la pétrochimie et dans les activités à l'international, deux volets importants, mais qui ont été survolé par le ministre de l'Energie et des Mines. Sonatrach et ses associés doivent se redonner confiance, pour surmonter les difficultés nées de la prise d'otage survenue le 16 janvier dernier, à In Amenas. Pour l'instant, Sonatrach a le soutien de ses associés. Le président de Gas Natural Fenosa (GNF) était présent au 4e Symposium de l'association algérienne de l'industrie du gaz (AIG), tenu la semaine dernière à Alger. Il a réitéré à Alger l'importance des liens étroits qui lient GNF à Sonatrach et à l'Algérie, et la responsabilité commune qu'elles ont en tant qu'entreprises de référence des marchés mondiaux du gaz naturel. Voilà deux compagnies qui évoluent dans l'union. Le président Gas Natural Fenosa, Salvador Gabarró Serra, s'est exprimé dans le cadre de ce symposium. Son intervention a touché aux principaux développements des marchés du gaz naturel dans le monde et en Europe, ainsi que des riches relations qu'entretiennent Sonatrach et Gas Natural Fenosa. GNF et Sonatrach ont confiance en le marché du gaz qui est en train de se développer, notamment en Asie. Selon l'Agence internationale de l'énergie (AIE), le gaz naturel est la seule énergie fossile dont la demande prévue s'accroitra de façon constante jusqu'en 2035. Cette demande sera menée par des pays comme la Chine et l'Inde, dont les besoins énergétiques sont très importants. D'un autre côté, les Etats-Unis ont révolutionné les marchés énergétiques en exploitant les gaz non-conventionnels. L'offre abondante et les niveaux de prix bas laissent présager que ce type de gaz dépassera le pétrole dans le mix énergétique de ce pays d'ici les vingt prochaines années. Cela n'empêchera pas les Etats-Unis de passer d'importateur net à exportateur net de gaz, avec des conséquences importantes sur les marchés internationaux. Le futur du secteur du gaz apparaît comme très prometteur, et son développement tournera autour de deux axes : l'exploitation du gaz de schiste et le gaz naturel liquéfié. En ce qui concerne le gaz de schiste, l'AIE soutient qu'ils pourraient constituer la moitié de la production mondiale jusqu'en 2035. Ces prévisions doivent être prises avec une certaine circonspection due aux incertitudes sur la capacité à exploiter cette énergie de façon respectueuse de l'environnement. Ces incertitudes devront être levées pour assurer une production optimale de cette nouvelle source d'énergie. Le développement du gaz de schiste fera émerger de nouveaux pays exportateurs tels que les Etats-Unis, ce qui induira une pression sur les actuels pays producteurs, ainsi que sur les mécanismes de fixation des prix, jusqu'ici indexés sur ceux du pétrole. C'est dans cette dynamique que l'Algérie est appelée à s'inscrire, maintenant qu'elle ait opté définitivement pour le non- conventionnel.