Le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, Tayeb Louh, s'est dit hier très préoccupé par les disparités énormes, en matière de salaires, entre le personnel des compagnies pétrolières et les travailleurs des entreprises qui activent dans le cadre de la sous-traitance : «A partir des rapports qui m'ont été transmis et des nombreuses plaintes des jeunes, j'ai constaté des écarts très importants en matière de salaires. Je ne peux pas tolérer de telles disparités. Prochainement, je soumettrai une proposition au Premier ministre, Abdelmalek Sellal, pour réparer cette inégalité», a-t-il indique lors d'une rencontre d'évaluation des activités du secteur en matière d'emploi. Une rencontre tenue au siège du département ministériel, à Alger, en présence des 48 directeurs de l'emploi à travers le pays, ainsi que de représentants d'autres organismes en relation avec la question de l'emploi et la résorption du chômage. Au sujet des chômeurs de la wilaya de Ouargla et d'autres dans le sud du pays, le problème principal réside dans le manque de qualification : «les jeunes demandeurs d'emploi ne répondent pas aux conditions requises pour le recrutement mais ce n'est pas une raison pour les laisser livrés à eux-mêmes. Là aussi, j'ai d'autres propositions à faire au Premier ministre pour obliger les entreprises à adhérer au programme de formation que nous sommes en train d'élaborer. Et pas d'autorisation pour les entreprises étrangères d'activer en Algérie sans nous assurer de la formation qualifiante d'une main-d'œuvre algérienne». Selon le ministre, le monde entier vit un grand problème de chômage et cela va s'accentuer davantage, dans les mois et les années à venir, en raison de la crise économique qui frappe de plein fouet la plupart des pays, y compris les plus industrialisés. En Algérie, poursuit le ministre, tout indique une nette amélioration en matière d'emploi et de lutte contre le chômage grâce aux nombreux investissements lancés dans différents secteurs. Un rapport de l'Organisation internationale du travail (OIT) fait état d'une baisse importance du taux de chômage dans le Maghreb, contrairement au Machreq, et ceci grâce aux résultats «positifs» enregistrés par l'Algérie en la matière. Les prévisions du Fonds monétaire international (FMI) pour les deux années 2012 et 2013 font également état, rappelle le représentant du gouvernement, d'une baisse sensible du taux de chômage en Algérie «grâce aux nombreux programmes d'investissement». Les chiffres exacts ne sont pas encore connus. «Le taux de chômage en 2012, nous l'attendons encore de l'Office national des statistiques», a-t-il dit. Pour le moment, ce qui est sûr, a-t-il souligné est qu'entre 2010 et 2012, 2 200 000 postes d'emploi ont été créés, entre ce qui est appelé emplois salariés et ceux inscrits dans le cadre des dispositifs d'aide à l'insertion professionnelle. Pour cette catégorie, le nombre des postes créés est de 1 175 000, dont 445 108 pour les universitaires et 595 444 pour les femmes. Pour ce qui est du dispositif Ansej, le nombre des microentreprises créées jusque-là est de 100 613, représentant un potentiel de 393 000 emplois directs. Sur ce point, le ministre a tenu à démentir «les rumeurs qui circulent sur l'échec de ce dispositif (et qui) ne sont pas fondées. Trois pour cent (3%) seulement des microentreprises lancées n'ont pas réussi. Si l'on rajoute celles qui rencontrent des problèmes sérieux sur le terrain, ça va faire 5%. Pas plus. Toutes les autres fonctionnent et fonctionnent bien». Par ailleurs, le ministre a, lors de cette rencontre, demandé avec insistance, «aux directeurs de l'emploi dans les wilayas de faire montre d'engagement et d'esprit d'initiative pour une meilleure coordination entre les différents organismes chargés de l'emploi. Il ne faut pas tout attendre de la centrale, il faut prendre l'initiative».