Dans une nouvelle correspondance adressée, en mars dernier, au président de la République, la section syndicale de l'Entreprise nationale de distribution des médicaments (Endimed), unité d'Oran, appelle au règlement urgent et définitif de la «situation de doute insoutenable» que les 2 000 travailleurs vivent depuis que les pouvoirs publics ont décidé de dissoudre l'entreprise. «D'un côté, Endimed n'a pas été dissoute et, d'un autre, le quotidien des travailleurs n'a pas évolué. C'est le statu quo», déplore l'un des responsables de la section syndicale affiliée à l'Union générale des travailleurs algériens (Ugta). Du coup, les travailleurs décident de remettre sur le tapis leurs revendications et demander l'ouverture d'une «enquête indépendante sur la mauvaise gestion» de cette entreprise qui, il n'y a pas si longtemps, comptait parmi les meilleures en termes de chiffres d'affaires. Les travailleurs exigent par ailleurs l'augmentation des salaires, l'amélioration des conditions de travail, la couverture sociale et des Contrats à durée indéterminée (CDI). Pour la section syndicale, il ne fait aucun doute que la décision de dissoudre l'entreprise qui vient de fêter ses 50 ans d'existence, répond au souci «d'échapper à d'éventuels bilans et évaluations qui lèveraient le voile sur des détournements de deniers publics (…)», écrivent les syndicalistes dans la lettre datée du 14 mars dernier en affirmant que les travailleurs sont déterminés à employer tous les moyens légaux pour obtenir gain de cause. Pour rappel, dès l'annonce de la dissolution programmée pour fin 2010, la même section syndicale d'Oran avait regretté le sort réservé à cette entreprise forte d'une dizaine d'unités à travers une quinzaine de wilayas, et qui jouissait d'une «bonne santé financière» comme le prouvaient «les chiffres d'affaires et l'attribution annuelle de la prime d'encouragement». Dans une lettre ouverte désespérée, adressée au chef de l'Etat, les représentants des travailleurs ont expliqué que la gestion de l'entreprise était positive (le chiffre d'affaires pour la seule unité d'Oran avait été estimé à 97 millions de dinars en 2009), que les obligations de résultats étaient régulièrement atteintes par les employés. Les signataires de la lettre avaient appelé le premier magistrat à surseoir à une dissolution qui ne servirait personne- surtout pas les 2 000 travailleurs- convaincus que l'entreprise publique pouvait encore jouer un rôle prépondérant dans le marché du médicament si les conditions de son développement étaient mises en place.