La Coupe Davis, soulevée dimanche contre toute attente en Argentine par l'équipe d'Espagne de tennis, est venue compléter l'impressionnante vitrine de trophées remportés cette année par des sportifs espagnols, selon El Pais qui ajoute que ces «succès sportifs» étaient la «meilleure vitrine» de l'Espagne à l'extérieur. L'Espagne a eu cette année la mainmise sur trois sports professionnels majeurs : le football (victoire de l'Euro 2008 en Suisse et en Autriche), le cyclisme (victoires d'Alberto Contador au Tour d'Italie et au Tour d'Espagne, de Carlos Sastre au Tour de France et or olympique de Samuel Sanchez pour la course en ligne) et, enfin, le tennis. Déjà dominatrice en individuel avec Rafael Nadal, vainqueur de deux des quatre tournois du Grand Chelem (Roland Garros et Wimbledon) et des JO à Pékin, l'Espagne a démontré sa suprématie sur le tennis en équipes, qui, plus est, sans Nadal, nouveau N.1 mondial. C'est d'ailleurs ce que soulignent de nombreux observateurs espagnols : l'Espagne est capable de gagner des finales même privée de ses meilleurs joueurs. La «Roja» a battu l'Allemagne (1-0) en finale de l'Euro sans son meilleur buteur, l'attaquant David Villa, qui a terminé aussi meilleur buteur de la compétition. L'Espagne était aussi devenue championne du monde de basket-ball en 2006 au Japon sans la star de l'équipe, Pau Gasol, blessé. Ce week-end, l'équipe masculine de tennis a battu l'Argentine chez elle sans son N.1, Rafael Nadal, et avec un N.2, David Ferrer, en berne. Ce sont finalement ses habituels joueurs de double, Feliciano Lopez et Fernando Verdasco, qui ont fait la différence, en double et en simple. El Pais parle d'une «génération de sportifs sans complexes» et s'attarde sur «le cas de Feliciano Lopez, un joueur de tennis à l'air nonchalant qui a décollé en Argentine où, avec tout contre lui, il a fait preuve de talent et de courage pour faire tomber les favoris argentins». Feliciano Lopez, titularisé à la place de Nadal, avait égalisé après la défaite initiale de Ferrer en battant le N.1 argentin, Juan Martin Del Potro, avec un incroyable sang-froid face à un public des plus hostiles et mettre ainsi son équipe sur la voie d'un troisième succès en Coupe Davis (après 2000 et 2004), le premier loin de l'Espagne.