Par Karima Mokrani Français et sciences naturelles pour la journée d'hier, dernier jour des épreuves du BEM 2013. Comme au premier jour, il y avait de la bonne ambiance devant les établissements scolaires ouverts spécialement pour le déroulement de cet examen national. Les candidats parfaitement détendus et sereins. Le sourire aux lèvres, la démarche nonchalante, ils affirment que les sujets étaient à la portée de tous. «Celui qui s'est bien préparé répondra facilement aux questions. Tout est contenu dans le programme de l'année et, pour dire vrai, ce n'est pas du tout difficile. C'est à la portée de l'élève moyen», assurent deux candidates. Et celles-ci d'affirmer la même chose au sujet de l'épreuve de maths, la veille : «C'est vrai, le sujet était un peu long mais pas du tout compliqué. C'était très abordable.» Une autre fille assure qu'il n'y avait aucune pression de la part des enseignants chargés de les surveiller en classe : «Nous étions parfaitement à l'aise. Pour moi, c'est une journée comme une autre, ordinaire. Au début, j'étais très angoissée, j'avais sérieusement peur que les sujets soient difficiles comme c'était le cas pour les épreuves du baccalauréat. J'avais surtout peur que cela soit suivi d'incidents comme celui qui s'est produit lors de l'épreuve de philosophie. Voilà l'examen terminé et aucun incident n'a été enregistré. C'est bien, tout s'est déroulé dans de bonnes conditions.» Une autre candidate va jusqu'à dire : «Oui, c'était très bien. Ils nous ont laissé copier.» Elle le dit fièrement, avant qu'une de ses camarades lui fasse un signe de la tête, et l'autre de revenir sur ses dires : «Non, je plaisante seulement. Déjà, moi, je n'ai pas le courage de faire ça. Je crains d'éventuelles sanctions. Ils disent que les candidats tricheurs au bac seront radiés pour une période de dix ans. Je ne veux pas subir une telle punition.» Tout cela reste à confirmer. Ce qui est sûr, c'est qu'après ce qui s'est passé, notamment lors de l'épreuve de philosophie au baccalauréat, et bien avant, il faut le reconnaître, des enseignants ont fait montre d'une grande souplesse et d'indulgence envers certains candidats. «Je l'ai prise en flagrant délit mais j'ai laissé faire», affirme une enseignante à Alger. C'est que des enseignants refusent de revivre des expériences passées, où ils ont été insultés et menacés par les candidats interpellés. «Elle a ameuté toute la classe, en criant que c'est moi qui suis menteuse. J'ai cru un instant qu'elle allait me gifler. Ça m'a choqué», raconte la même enseignante. Parfois, «il m'arrive d'avoir des remords de conscience sans savoir exactement pourquoi», affirme une autre. Des propos qu'aucun enseignant ne doit tenir quelle que soit l'excuse, car il y va de l'avenir de l'école, de l'éducation, de l'enseignement et non pas seulement d'un candidat. Tout est à refaire dans le fonctionnement du système éducatif en Algérie. K. M.