Toute bonne chose a une fin, c'est le cas des Rencontres cinématographiques de Béjaïa dont la 11e édition s'est clôturée, vendredi dernier, avec la projection du documentaire Fidaï de Damien Ounouri. Un documentaire pertinent de 83 minutes qui rapporte les témoignages de Mohamed El Hadi Benadouda, un vétéran de la Guerre d'indépendance qui a servi le FLN. Inaugurée le 8 juin dernier, cette manifestation 100% cinématographique a eu à son affiche 25 œuvres entre courts, longs métrages et documentaires. Contrairement aux éditions précédentes, le genre documentaire a été fort présent dans la programmation et pour cause, c'est un support qui plait de plus en plus au public vu les circonstances actuelles. On notera aussi que les Rencontres cinématographiques de Béjaïa ont donné l'occasion aux cinéphiles de découvrir des œuvres récentes qu'il n'était même pas envisageable de voir ailleurs qu'en Algérie. A titre d'exemple on citera le tout dernier de Nadir Moknéche Goodbye Morroco ou encore Un mort à vendre de Faouzi Bensaïdi. Par ailleurs, les Rencontres cinématographiques de Béjaïa c'est aussi un forum sur la production animé par une quinzaine de producteurs algériens. Organisé pour la première fois lors des rencontres, cet événement a permis au grand public de découvrir les difficultés auxquelles font face les producteurs. Même si le débat est un peu sorti du sujet, cette rencontre a été fort intéressante. L'atelier coté pour sa part est l'atelier d'écriture de scénarii, qui a donné l'occasion cette année à une dizaine de jeunes de peaufiner leurs œuvres avec l'aide et l'encadrement de quatre professionnels. Avec trois séances par jour, les Rencontres cinématographiques de Béjaïa ont vraiment gâté le public cette année et cela avec des œuvres récentes, engagées qui reflètent de nouvelles visions et de l'audace. Soutenue par les autorités locales, cette manifestation qui apporte un grand bien à Béjaïa est l'œuvre de l'association Project'heurts, une association qui prouve bel et bien que quand ont veut on peut et qui certifie l'importance du mouvement associatif dans la redynamisation de l'activité culturelle. Hélas, les Rencontres cinématographiques de Béjaïa souffrent du manque de soutien de la part des autorités concernées, à l'image du ministère de la Culture qui lui accorde chaque fois une très maigre enveloppe budgétaire tandis que des sommes faramineuses sont versées pour des manifestations non rentables et mal organisées. Aujourd'hui, à leur 11e édition, les Rencontres cinématographiques de Béjaïa se sont bien placées sur le devant du paysage culturel algérien. L'événement a pris de l'ampleur et s'est inscrit comme rendez-vous immanquable sur les agendas des professionnels, il suffit de s'y rendre pour le constater, vivement l'édition prochaine. W. M.