La saison estivale 2013 n'est pas encore réellement entamée, les plages ne sont pas encore assaillies par la grande foule que, déjà, les jet-skis ont fait leur premier mort et inauguré le décompte macabre. La tragédie a eu lieu dans la commune algéroise de Chéraga et, encore une fois, c'est un enfant (la victime était âgée de 12 ans) qui aura payé de sa vie cette inconscience criminelle -bien connue sur nos routes- qui s'installe progressivement sur nos plages. Véhicule de loisir qui s'est fortement imposé à la fin des années 1990, objet de curiosité et d'admiration chez les jeunes notamment, la moto aquatique s'est très vite muée en terreur des mers, semant l'effroi et la peur chez de très nombreux estivants. Irrespectueux de la réglementation -il est vrai, pas très claire à l'époque ni suffisamment médiatisée- et profitant de l'indifférence des diverses autorités, les amateurs de jet-skis ont très vite pris des libertés, n'hésitant pas à naviguer à proximité des baigneurs, au mépris de la plus élémentaire des précautions. Et, on s'en souvient encore aujourd'hui, l'irréparable se produisit en 2005, sur la plage des Andalouses, à Oran, lorsque deux petites filles -qui s'amusaient innocemment au bord de l'eau- furent percutées par un jet-ski, la plus jeune, âgée de cinq ans à peine, décédant sur le coup. Pendant les années qui suivirent, plusieurs accidents et drames furent signalés un peu partout sur les côtes algériennes, provoquant colère et indignation mais sans jamais susciter d'autres mesures que le rappel de la réglementation à l'endroit des utilisateurs des scooters des mers. Ce qui, à l'évidence, est loin de suffire pour ramener à la raison ces chauffards… Le décès du garçonnet de Chéraga confirme que rien n'a encore été réglé et qu'il est urgent de prendre des dispositions plus radicales comme, par exemple, l'interdiction des scooters sur les plages à forte fréquentation, la désignation de sites maritimes à l'usage exclusif de ces machines ou encore l'élaboration de plages horaires pendant lesquelles les hydroglisseurs ne seraient pas autorisés… A moins d'accepter comme une fatalité la survenue d'autres morts -parce qu'en l'état actuel des choses, elles se produiront forcément- les pouvoirs publics doivent agir vite, très vite. Quitte à recourir à l'extrême : interdire purement et simplement l'usage des jet-skis…