Dans le cadre des rencontres littéraires de la 6e édition du Festival international de la littérature et du livre jeunesse (Feliv-2013), il est prévu, vendredi prochain à 16h30 au chapiteau de Ryadh El Feth, une rencontre dédiée au regretté journaliste, poète et écrivain Tahar Djaout. Intitulée «Vingt ans sans Tahar Djaout», la rencontre qui sera animée par Rachid Mokhtari et Ahmed Boualili, abordera le parcours et le combat de cet intellectuel dont l'élan créateur a été fauché par les balles assassine de l'obscurantisme en ce funeste 2 juin 1993. Pour la présentation de la rencontre, les organisateurs ont choisis un extrait de l'œuvre de Djaout intitulée L'invention du désert parue en 1987. «Il connaît déjà la mer, la vastitude de l'eau dansante et l'écartèlement des rivages. Une solitude l'enveloppe, lui tisse une aura d'étrangeté, l'exclut de la caravane. C'est pourtant à lui de trouver l'eau, la parole qui revigore, c'est à lui de révéler le territoire, de l'inventer au besoin. C'est à lui de relater l'errance, de déjouer les pièges de l'aphasie, de tendre l'oreille aux chuchotements, de nommer les terres traversées», écrit Djaout. Par Ailleurs, il est à souligner que parmi les nouvelles publications que les lecteurs peuvent découvrir au Feliv, le stand des éditions Barzakh propose un ouvrage inédit intitulé Présence de Tahar Djaout, poète - Textes et dessin réunis par Amin Khan. Ainsi, près de vingt ans après sa mort, ses compagnons de route, poètes, plasticiens, journalistes et universitaires l'évoquent dans cet ouvrage collectif constitué de textes pour la plupart inédits. Dans le 4e de couverture il est écrit que le livre se veut un «hommage à la mesure du créateur qu'il fut : tout à la fois sensible, érudit et ouvert au monde, ayant payé de sa vie son refus de plier face à la barbarie». Dans l'avant-propos du livre, Amin Khan souligne à propos de Tahar Djaout qu'il était «un amoureux des livres et de la vie. Un homme sensible, généreux, courtois, modeste, discret, au courage de granit et à la volonté farouche. Un homme lié a son terroir, à son pays et un homme gourmand du monde. Un rêveur de l'avenir et, également, du passé de son peuple». Parmi les auteurs qui ont participé à l'ouvrage il y a notamment Hamid Abdelkader, Adonis, Amine Aït Hadi, Marie-Claire Bancquart, Tahar Bekri,Aziz Chouaki, Josyane De Jesus-Bergey, Laurence et Djamel Farès, Ameziane Ferhani, Hafid Gafaïti, Moncef Ghachem, Salah Guemriche, Emmanuel Hiriart, Daniel Maximin, Denis Martinez, Bernard Mazo, Arezki Metref, Ali Silem, Habib Tengour et Hamid Tibouchi. Né en 1954, Tahar Djaout, après des études de mathématiques et en sciences de l'information, se consacre au journalisme. Il travaillera à l'hebdomadaire Algérie-Actualité dont il dirigera, plusieurs années durant, la rédaction culturelle. En 1993, il fonde, avec d'autres, l'hebdomadaire Ruptures. Le 26 mai 1993, il est victime d'un attentat terroriste, un des premiers ciblant les intellectuels. Le 02 juin, il succombe à ses blessures. Il est enterré au cimetière d'Oulkhou, sur les hauteurs d'Azzeffoune, sa région natale. S. B.